Parmi tous les changements potentiellement induits par l’arrivée des voitures autonomes sur les routes — que la Nouvelle-Zélande se verrait bien accueillir — un élément est rarement pris en compte : leur impact sur les conditions de circulation en ville, généralement déjà compliquées dans les grandes métropoles. En attendant l’arrivée de cette technologie dans notre quotidien, l’Union internationale du transport public (UITP) tente de sensibiliser les citadins à cette problématique cruciale dans un rapport.
L’organisation distingue ainsi deux scénarios potentiels. Le premier, redouté, verrait l’adoption massive des véhicules autonomes par des utilisateurs à titre personnel et donc une aggravation des embouteillages déjà existants par la multiplication de véhicules sur la route, aux côtés des transports en commun, des taxis et des services de VTC.
L’autre cas de figure, pour lequel l’UITP livre un véritable plaidoyer, se traduirait par l’intégration des véhicules autonomes dans les services de transport en commun. Ceux-ci pourraient ainsi élargir leurs offres, notamment en utilisant ces véhicules comme navette à la demande capable d’amener les passagers de chez eux aux arrêts de bus ou de métro de leur choix. En France, la RATP, Transdev et Keolis testent déjà des navettes autonomes conçues par Navya et EasyMile.
L’UITP soutient ainsi : « Un parc automobile de véhicules autonomes intégré à des transports en commun traditionnels offre la possibilité d’un meilleur futur, avec moins de bruit et de pollution, des conditions de circulation et de parking améliorées en même temps que l’ouverture de grands espaces urbains à d’autres usages. » Un tel déploiement permettrait selon elle de ne plus recourir à environ 80 % des voitures actuellement utilisées en ville.
« Une voiture reste une voiture »
Cette affirmation va à contrecourant d’une théorie répandue chez les défenseurs des véhicules autonomes, qui soutiennent que l’utilisation plus intelligente de la route qui serait opérée par ces véhicules permettrait justement de limiter les problèmes de circulation. Caroline Cerfontaine, responsable des transports et de la vie urbaine à l’UITP, n’est pas convaincue par cet argument : « Une voiture reste une voiture. Elles ne sont pas aussi fonctionnelles en termes d’aménagement de l’espace que les transports en commun. Il n’existe aucune alternative permettant de gérer la quantité de personnes qui doivent se déplacer. »
L’UITP relève toutefois quelques limites potentielles à ses propositions, comme une augmentation inutile de la circulation si les voitures autonomes tournent à vide. Elle oublie en revanche de mentionner l’hostilité à laquelle est souvent confrontée cette nouvelle technologie, comme à New York. Mais son message reste clair : le futur des voitures autonomes comme des transports collectifs a tout intérêt à trouver une voie commune pour assurer leur bon fonctionnement.
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