Surtout connu par les Européens comme un géant du e-commerce, Alibaba est en réalité un des plus grands groupes technologiques de Chine. Ces dernières années, il s’est notamment illustré par ses modèles de langage Qwen, qui n’ont pas grand-chose à envier aux dernières versions de GPT (OpenAI) et de Gemini (Google). Alibaba propose son propre chatbot, met Qwen à disposition des développeurs et veut proposer une alternative crédible aux géants américains. Pour y parvenir, il mise notamment sur l’open source et sur de gros partenariats — il pourrait notamment proposer la version chinoise d’Apple Intelligence sur les iPhone.
Sur Bloomberg le 27 novembre, on apprend que le géant chinois vient de lancer la commercialisation de ses lunettes Quark AI Glasses, conçues pour faire rayonner l’intelligence artificielle et l’écosystème Alibaba (Taobao, Alipay, Amap etc.). Il s’agit de rivales crédibles des Ray-Ban Meta et des Meta Ray-Ban Display, qui rencontrent un grand succès en Europe et en Amérique du Nord. Seul bémol oublié dans la presse : elles ne peuvent afficher que des pixels verts.
S1 et G1 : Alibaba lance deux lunettes connectées au design très discret
Présentées en juillet et commercialisées en novembre, les lunettes Quark AI Glasses se déclinent en deux versions :
- Les S1, version haut de gamme avec un écran par œil. Il s’agit de concurrentes directes des Meta Ray-Ban Display pensées pour la réalité augmentée, au tarif de 3 799 yuans (environ 460 euros).
- Les G1, un modèle plus simple sans écran, en phase avec les Ray-Ban Meta. Il se destine à l’écoute de contenus audio, à la prise de photos/vidéo et à l’IA. Son prix : 1 899 yuans (environ 230 euros).

Réservées au marché chinois au lancement, les lunettes d’Alibaba ont un vrai avantage par rapport aux lunettes de Ray-Ban et Meta : elles sont beaucoup plus fines et discrètes. Alibaba a fait le choix de branches « 40 % plus fines que ses concurrents », avec un embonpoint au niveau des haut-parleurs, plutôt que de lunettes épaisses partout, y compris autour des verres. À première vue, il est quasiment impossible de remarquer que l’on porte des lunettes connectées. L’entreprise compte évidemment proposer plusieurs déclinaisons, pour s’adapter à tous les styles et à tous les besoins (solaires, sport, etc.).
Deux écrans Micro-LED : Alibaba a de l’avance sur Meta… mais voit la vie en vert
Comme Meta, Alibaba est convaincu que les lunettes du futur arboreront des écrans. Ses Quark AI Glasses S1 embarquent deux microprojecteurs Micro-LED, un par œil, pour afficher des images translucides par-dessus la réalité avec une luminosité de 2 300 nits. Seul bémol de taille : il s’agit d’un affichage vert, alors que Meta propose des écrans colorés.
Avec ses écrans verts, Alibaba permet d’accéder au GPS, de sous-titrer ce que disent les gens, d’obtenir des traductions ou de scanner des codes-barres. L’autre différence avec Meta est que les lunettes d’Alibaba ont deux écrans, alors que celles du créateur de Facebook se contente d’un affichage sur l’œil droit, qui force à se concentrer.

Pour contrôler le contenu à l’écran, Alibaba ne mise pas sur un écran comme Meta. Tout se fait à la voix ou avec la branche tactile, ce qui réduit les possibilités. Les autres prototypes présentés par Meta utilisent le suivi du regard et des mains : chose que ne fait pas le géant chinois actuellement.
Dans leurs entrailles, les lunettes d’Alibaba utilisent la puce Qualcomm Snapdragon AR1 dédiée aux lunettes. Les lunettes disposent de batteries interchangeables, pour ne pas avoir à les recharger (ce sont les bouts des branches qui s’enlèvent). Sur une seule charge, Alibaba promet jusqu’à 7 heures d’autonomie, mais avec un temps restreint sur des tâches précises (45 minutes d’appel, 2,5 heures de musique, 20 minutes de GPS, 15 vidéos maximum…). Les lunettes utilisent un capteur Sony capable de filmer à 109 degrés en 3K à 30 fps (4032 par 3024 pixels pour les photos). Écran vert oblige : on ne voit pas ses photos/vidéos sur le verre.

Au-delà de la prouesse matérielle, c’est sur le terrain logiciel qu’Alibaba mise pour imposer sa vision. Le modèle de langage Qwen est évidemment de la partie, sur les deux lunettes. Qwen utilise la reconnaissance visuelle pour identifier des objets ou afficher des informations encyclopédiques en temps réel. L’objectif d’Alibaba est de transformer le regard en moteur de recherche instantané, tout en poussant ses propres services.
Alibaba positionne aussi ses lunettes comme un véritable assistant de productivité, capable de résumer des réunions, de générer des « Mind Maps » ou de servir de téléprompteur. Le but de l’entreprise est de progressivement pivoter vers le hardware grand public, pourquoi pas en attaquant un jour l’international. À noter qu’Alibaba n’est pas seul : Xiaomi propose lui aussi son concurrent des Meta Ray-Ban en Chine.
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