Quand, en juin 2025, on écrivait « voici la première console portable Xbox », il s’agissait en réalité d’une erreur volontaire. Car le Rog Xbox Ally X, appareil nomade lancé par Asus, n’est pas une console portable au sens strict du terme. Il s’agit, comme du Steam Deck de Valve, comme du Rog Ally d’Asus, d’un PC ayant le look d’une console portable. La philosophie reste la même : offrir la meilleure ergonomie possible à qui voudrait jouer à ses jeux PC.
Le Rog Xbox Ally X s’avère être une évolution du Rog Ally X, lui-même évolution du Rog Ally. Les améliorations sont nombreuses d’un point de vue matériel, mais Microsoft et Asus promettent surtout une interface repensée, un écosystème Xbox bien mieux intégré et bien plus optimisé par rapport à l’application Xbox de Windows 11. L’ambition est de concurrencer SteamOS, véritable référence du segment. Visant toujours une niche avec son prix élevé (900 €), le Rog Xbox Ally X est un produit séduisant sur bien des points, notamment ceux qui comptent.
Points forts
- Ergonomie incroyable
- Performances et autonomie au rendez-vous
- Du mieux dans l’interface…
Points faibles
- … mais encore des bugs et des frictions
- On rêverait d’un écran OLED
- Pas de pochette, pas de chargeur, mais c’est 900 € quand même
L’ergonomie du Rog Xbox Ally X est exemplaire
Avec le Rog Ally puis le Rog Ally X, Asus avait déjà su proposer des produits à l’ergonomie appréciable. Le Rog Xbox Ally X va encore plus loin, en modifiant sensiblement le look pour améliorer la prise en main. Ainsi, Asus et Microsoft assument encore plus le côté « console », matérialisé par l’ajout d’un vrai manche de chaque côté. Difficile de ne pas faire le parallèle avec le PlayStation Portal de Sony : on se retrouve en effet avec une manette Xbox coupée en deux morceaux (avec sticks asymétriques), entre lesquels on viendrait coller un écran de 8 pouces. On peut difficilement faire mieux d’un point de vue confort de jeu, sachant que le ressenti des sticks, des boutons et des gâchettes est difficile à prendre en défaut. En prime, le poids, s’il est important (715 grammes), reste très bien réparti. Le Rog Xbox Ally X est un bloc, mais il est très agréable à utiliser.
On peut difficilement faire mieux d’un point de vue confort de jeu
On ne sera pas aussi élogieux sur la croix directionnelle, puisqu’elle n’est clairement pas au niveau du reste. On pourra aussi trouver à redire sur la qualité du plastique, qui n’offre pas un rendu premium pour une machine à prix premium, ou encore sur le grip. Il mériterait d’être plus prononcé, notamment sur les gâchettes et les boutons de tranche. En l’état, il n’accroche pas assez le doigt.
Aucune bonne surprise non plus en ce qui concerne l’écran : Asus et Microsoft font confiance à une dalle LCD en définition 1080p, avec un taux de rafraîchissement à 120 Hz et la compatibilité avec la technologie VRR (pas de HDR, avec une luminosité maximale de 500 nits). On rêverait de la technologie OLED, mais elle ferait bondir la facture de plusieurs centaines d’euros si on souhaite conserver le VRR (indispensable pour garantir la fluidité des images). Asus et Microsoft ont fait le choix du prix, ce qui peut prête à sourire pour un produit facturé 900 € à son lancement.
Autre déception : Microsoft et Asus ne fournissent ni protection écran ni pochette (même souple) dans le packaging — on a toujours un ridicule présentoir en carton. Il n’y a pas de chargeur non plus, puisque les deux entreprises se plient à la réglementation européenne sur le chargeur universel, en vertu de la transition écologique. Si vous n’êtes pas équipé (il faut un modèle d’une puissance de 65W), alors il faudra ajouter quelques dizaines d’euros de plus pour utiliser le Rog Xbox Ally X. La référence officielle coûte quand même 40 €.
Puissance et autonomie à la hauteur
La fiche technique du Rog Xbox Ally X passe la seconde, sur le papier. Il est effectivement pourvu du nouveau processeur AMD Ryzen AI Z2 Extreme, épaulé par un NPU (pour l’IA), 24 Go de RAM et un SSD de 1 To. Le tout est alimenté par une batterie de 80 Wh, comme c’était déjà le cas pour le Rog Ally X — plébiscité pour son autonomie supérieure.
Le fait est que le Rog Ally et le Rog Ally X, pourvus de la même puce Ryzen Z1 Extreme, ne nous ont jamais déçus sur le terrain des performances. Cette première itération avait déjà suffisamment de puissance en réserve pour faire tourner n’importe quel jeu, qu’il soit ancien, récent, gourmand, mesuré. Des titres comme Elden Ring, Forza Horizon 5, Silent Hill f (qui vient de sortir) ou encore Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard assurent le spectacle dans ce format nomade. Naturellement, le Rog Xbox Ally X prend le relai avec une évolution logique, sans créer de rupture non plus en termes de gains graphique et technique.
Ainsi, atteindre les 60 fps dans Elden Ring demeure une tâche complexe, même en appliquant les paramètres pourtant adaptés à l’ancien Rog Ally, pris sur le site Rogallylife (très utile pour obtenir les meilleures performances). Au mieux, on gagne quelques fps mais l’important est de ne pas observer de chutes brutales — ce qui n’est pas le cas. Dans Ratchet & Clank: Rift Appart, on observe même un framerate bien au-delà des 60 fps, ce qui reste très impressionnant.
Asus n’a pas modifié les profils de puissance par rapport au Rog Ally X. On reste sur : 13W en Silencieux, 17W en Performances et 25W en Turbo (30 quand la console est branchée). Bien sûr, au plus vous demanderez de la puissance au Rog Xbox Ally X, au plus vous consommerez d’énergie. Mais, là encore, il y a de quoi être rassuré : sur Elden Ring et Silent Hill f, on a pu dépasser les deux heures de jeu avec la puissance maximale (25W), sans aucun compromis sur les graphismes ni envolée de la température (60 degrés tout au plus) ou des bruits de ventilation. Alors, oui, on aimerait toucherait plus. Mais on vous défie de trouver un PC portable gaming qui fait mieux — qui plus est à 900 €. On rappellera aussi que la Switch 2, vraie console 100 % optimisée, reste aussi limitée sur ce critère.
Et cette nouvelle interface Xbox, alors ?
Contrairement au Steam Deck, les PC déguisés en console portable ont toujours été pénalisés par Windows 11. Un collègue fan du Rog Ally m’a même soufflé, « On accepte que ça bugue 10 % du temps ». Microsoft a donc revu sa copie pour proposer une interface bien plus axée sur le gaming (ce qui suppose aussi des ressources optimisées, avec moins d’énergie consommée par Windows 11, en sous-tâche). Elle est appelée « Expérience Xbox en plein écran » et s’affiche en quelques secondes dès qu’on allume la console (sans voir le bureau Windows 11). Spoiler : elle n’est pas très jolie, et ressemblerait presque à un projet d’étude de design dépourvu d’éléments graphiques valorisants — lire : une bêta.
La firme de Redmond entend carrément proposer un écosystème universel, où on retrouverait tout aussi bien sa bibliothèque Xbox, le catalogue Xbox Game Pass et ses jeux achetés sur les autres plateformes (Steam, Epic Games…). Bien sûr, cela implique encore quelques frictions : pour jouer à un jeu Steam, il faut d’abord l’installer via Steam, donc un autre logiciel que l’application Xbox. De la même manière, le Rog Xbox Ally X fait cohabiter la surcouche Asus (Armory Crate) avec l’interface de Microsoft pour certaines fonctions clés, ce qui n’offre pas une continuité totale dans l’expérience. Pendant notre test, on a rencontré des bugs divers et variés (gros ralentissements, icônes qui ne s’affichent pas, icônes inopérantes), préfigurant encore quelques mises à jour pour bien tout peaufiner. Il faut savoir dans quoi on se lance : cela reste un PC entaché de caprices logiciels. Pour du plug and play, il est nécessaire de se tourner vers une vraie console.
Si cette nouvelle mouture Xbox n’est pas (encore ?) au niveau de SteamOS, on peut lui reconnaître un bond en avant certain en termes de confort à l’usage. Il y a encore quelques lenteurs dans la navigation (pour afficher sa bibliothèque par exemple, avec des filtres bizarrement choisis dans l’affichage par défaut des jeux). Tout n’est pas encore 100 % optimal, mais l’évolution reste appréciable. D’autant que Microsoft et Asus ont pensé à ajouter un bouton Xbox physique pour accéder à des raccourcis en un clic (pour éteindre l’appareil, revenir rapidement à sa bibliothèque ou encore afficher la page d’accueil). Dommage que certains renvoient à l’interface Windows brute, notamment la gestion des périphériques Bluetooth, on perd alors en ergonomie.
Détail amusant, cette « console portable Xbox » permet d’accéder aux jeux PlayStation disponibles sur PC (comme le déjà cité Ratchet & Clank: Rift Apart). Une manière de boucler la boucle quand on sait que Microsoft vend ses jeux sur PlayStation 5, avec succès.
Le verdict
Asus ROG Xbox Ally X (Z2 Extreme)
Voir la ficheOn a aimé
- Ergonomie incroyable
- Performances et autonomie au rendez-vous
- Du mieux dans l’interface…
On a moins aimé
- … mais encore des bugs et des frictions
- On rêverait d’un écran OLED
- Pas de pochette, pas de chargeur, mais c’est 900 € quand même
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