Abattre des hélicoptères avec des drones ? La tactique s’étend au-delà de l’Ukraine

C’était un constat que l’on faisait déjà du côté des marines de guerre : la prochaine bataille navale se fera avec des drones. Depuis le déclenchement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, on a vu à quel point ces engins sans pilote à bord pouvaient mettre la pression sur les forces adverses, jusqu’à couler des navires.

Mais les drones s’invitent aussi largement dans les autres milieux — sur terre et sur mer. Et, à en croire de très récents échos du champ de bataille, certaines tactiques observées sur le théâtre ukrainien ont visiblement été une source d’inspiration pour mener des attaques ailleurs, y compris à l’autre bout du monde, en Birmanie.

Un crash d’hélicoptère en Birmanie causé possiblement par un drone

C’est ce que suggère un compte rendu du site spécialisé The War Zone dans son édition du 22 mai. Il apparaît qu’un hélicoptère de transport Mi-17 servant dans l’armée birmane a été abattu par un drone utilisé par les rebelles de l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA), qui cherchent à faire sécession avec Naypyidaw.

Une vidéo en vue à la première personne circule en ligne. Elle montre le trajet d’un drone jusqu’à un hélicoptère Mi-17, fabriqué par l’industriel russe Mil. L’engin, qui appartient à une génération d’appareil plutôt ancienne (il a fait ses débuts vers la fin des années 1970), était visiblement en rase-motte et en vol stationnaire au moment de l’impact.

Sur une autre vidéo, on voit ce qui semble être une petite explosion quand le drone vient heurter les pales du Mi-17. On voit alors l’hélicoptère avoir un vol relativement erratique, avant de poursuivre son chemin à basse altitude, après avoir récupéré du personnel au sol. Or, il a été dit que l’engin s’est crashé par la suite, tuant tout le monde à bord.

Comme c’est souvent le cas lorsque des évènements surviennent dans des zones de guerre, les informations remontées sont parfois contradictoires, et difficilement vérifiables. Si la guérilla du KIA affirme avoir abattu un hélico avec un drone, le régime militaire a admis la perte de l’appareil, mais au motif d’une panne technique.

Le fait qu’un hélicoptère Mi-17 se soit écrasé n’est en tout cas pas nié de part et d’autre du conflit en cours en Birmanie, rapportent nos confrères, sur la base de médias locaux et de journalistes. Des photos et des vidéos montrent d’ailleurs une carcasse en partie calcinée d’un aéronef, ainsi que des armes vraisemblablement portées par les soldats qui se trouvaient bord.

Un phénomène déjà à l’œuvre en Ukraine

L’hypothèse d’un coup au but réussi par un drone contre un hélico suggère que ce qui se passe en Ukraine fait déjà tache d’huile ailleurs dans le monde. À l’été 2024, il avait été rapporté qu’un hélicoptère de combat russe avait été abattu par un drone ukrainien. Une première. Puis, rebelote en décembre, cette fois avec un drone naval armé d’un missile.

Les hélicoptères apparaissent particulièrement vulnérables lorsqu’ils sont proches du sol, parce qu’ils manœuvrent en vol tactique, ou bien parce qu’ils atterrissent ou décollent. Des phases où ces engins sont très exposés : aux armements classiques d’une part, et maintenant à ces engins sans pilote, qui en plus ne coûtent pas grand-chose.

Des contre-mesures peuvent exister, comme des technologies brouillant des ondes. Mais cette solution n’est pas opérante dans le cas de drones à liaison en fibre optique. Ce type d’appareil est d’ailleurs aussi actif à l’est de l’Ukraine. Une nouvelle donne militaire qui pose forcément la question de l’avenir des hélicoptères dans les armées.

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