C’est un entrainement à l’ouverture du feu qui reflète bien les évolutions récentes du champ de bataille. Au large des côtes françaises, des bâtiments de la Marine nationale et des hélicoptères se sont exercés à abattre des drones considérés comme hostiles. Un exercice militaire, surnommé Wildfire, qui s’est déroulée dans l’océan Atlantique.
Dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux le 15 mai par les comptes de la direction générale de l’armement (DGA), et de la Royale, on peut voir le lancement de drones en essaim, qui sont « représentatifs des menaces » qui peuvent peser sur les forces. Outre des drones aériens, des drones navals ont été mobilisés.
L’exercice Wildfire vise à préparer les unités à ce péril, de sa détection à sa neutralisation, en passant par son suivi, la mise en alerte de l’équipage et le chargement des munitions. Cela, afin de connaitre parfaitement les gestes à accomplir lors d’un déploiement opérationnel au cours duquel une menace de cette nature venait à se matérialiser.
Durant les manœuvres en mer, les marins ont mobilisé l’artillerie présente sur les navires — comme le canon Otobreda 76 mm et les mitrailleuses de 12,7 mm, mises en œuvre manuellement. Idem pour les hélicoptères en vol. Des armements davantage pensés pour le combat rapproché, et bien moins coûteux que d’autres options, comme les missiles.
Des entraînements reflétant l’évolution du champ de bataille
L’émergence de la menace des drones (y compris sous-marines) pousse à une réflexion sur la défense des navires de guerre. En plus de l’armement classique, les armées regardent en direction de la guerre électronique (des brouilleurs pour neutraliser ces aéronefs sans pilote) ou des lasers, pour les brûler en plein vol. Des options plus économiques, là encore.
L’entrainement de la France est d’autant plus justifié que le pays déploie sa flotte sur la plupart des mers du monde, en particulier dans certaines zones risquées, comme la mer Rouge. Dans ce long corridor coincé entre l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Yémen, les frégates françaises ont déjà eu quelques contacts rugueux — un drone naval ici, un drone aérien là.
Wildfire n’en est d’ailleurs pas à sa première édition. L’exercice militaire a déjà été mis en œuvre en 2024 sur plusieurs jours, en mer Méditerranée. L’occasion de tester de nouveaux systèmes en cours de développement, rappelait la Marine, mais aussi de s’entrainer aux situations critiques, comme une simulation de drone kamikaze ayant fait mouche.
C’est d’ailleurs dans un exercice Wildfire qu’a été effectué l’embarquement d’un engin blindé de reconnaissance et de combat (Jaguar) dans un navire pour tester ses compétences en matière de lutte anti-drone, en mer. Cela, lors qu’il s’agit initialement d’un véhicule destiné à l’armée de terre — mais la menace des drones se pose aussi sur Terre.
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