L’entreprise de défense Thales teste des technologies de drones de combat, capables d’inspecter les environs et de frapper, à condition que le militaire l’y autorise. Nous avons assisté à une première démonstration.

L’intelligence artificielle (IA) et les drones de combat, le mariage que les militaires attendaient, commence à se concrétiser. Le groupe français Thales a dévoilé ce mercredi 16 octobre sa dernière technologie, nommée Swarm Master, qui mobilise des algorithmes intégrés à des mini-drones.

Sur un tarmac ensoleillé non loin de Paris, les ingénieurs du géant de la défense ont mis en scène, devant les journalistes de plusieurs médias, dont Numerama, l’avenir des drones de combat. La saturation du champ de bataille par les drones étant déjà une réalité dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’entreprise, ainsi que ses partenaires Icarus Swarm et Scalian, ont imaginé des engins qui pourraient se passer de « pilotes ».

Concrètement, un opérateur reste dans la boucle pour lancer la mission. Mais, l’essaim de drones, lui, décolle et réagit sur le front en fonction des éléments qu’il détecte.

Plusieurs appareils fabriqués par la société Parrot attentent sagement les instructions avant de décoller. Le militaire leur ordonne d’inspecter une zone avant de s’y déplacer en véhicule. Les drones bourdonnent au-dessus d’un bois et détectent ce qui ressemble à des mines sur le chemin. Ils vont alerter dans la foulée l’escouade et lui proposer des itinéraires différents.

Des drones suicides informés par d’autres drones

La question que tout le monde se pose évidemment est de savoir si ces engins ont des capacités offensives. Oui, à condition qu’un humain donne son feu vert.

Dans une autre démonstration, des appareils plus imposants surveillent un terrain dessiné par le militaire. Les engins rôdent dans le ciel, jusqu’à ce que l’un d’eux tombe sur un véhicule suspect. Le drone fournit des informations à l’opérateur, qui décide, ou non, de le neutraliser. Le modèle en question est capable de larguer des obus au-dessus des éléments adverses.

Un essaim de drone Parrot prêt à décoller. // Source : Numerama
Un essaim de drone Parrot prêt à décoller. // Source : Numerama

La dernière présentation nous montre un scénario similaire. Cette fois, ce sont les aéronefs sans pilote qui font appel à un de leur « collègue ». L’alerte envoyée à l’opérateur lui suggérera d’envoyer un drone suicide qui se charge de foncer sur le véhicule ennemi pour le pulvériser, après sa détection par les autres modèles.

Des drones plus adaptés à la guerre moderne

Dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie, un drone est encore guidé par un seul pilote. Thales veut mettre fin à ce binôme, en changeant quelque peu d’échelle, avec un essaim intelligent, toujours supervisé par un seul militaire.

Le général Bernard Barrera, conseiller défense terre de la société française, énumère plusieurs avantages à l’intégration de l’IA dans ces engins qui va « surprendre l’ennemi ». Selon lui, ces appareils offrent « un temps d’avance par rapport en accélérant les missions de reconnaissance sur le terrain ».

Des drones en mission de surveillance. // Source : Numerama
Des drones en mission de surveillance. // Source : Numerama

Une fois ces informations acquises, les militaires pourront créer « un effet de saturation », explique le général : les drones lanceront des attaques simultanées et variées, pouvant semer la panique chez l’adversaire.

Enfin, ces technologies devraient pouvoir résister au brouillage, le grand ennemi du drone sur les théâtres d’opération. Les aéronefs sans pilote se sont certes imposés dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, mais ils ont également de plus en plus de mal à atteindre leur cible avec ces systèmes d’interférence qui se perfectionnent aussi.

Les Swarm Master devraient pouvoir recueillir des données et les ramener au pilote malgré les brouillages du réseau. La plupart de ces technologies sont en cours d’expérimentation par l’armée française, qui ambitionne de s’adapter aux nouvelles exigences du combat moderne.

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