Lenovo a dévoilé hier son premier smartphone haut de gamme sous la marque Moto, empruntée à un Motorola racheté en 2015. Et le constructeur chinois n’a pas l’intention de suivre sagement la concurrence.

Ce qu’il y a de pire pour un technophile, c’est de voir, jour après jour et mois après mois, des produits qui se suivent et se ressemblent. Le smartphone est arrivé à un point dans son histoire où il peine à se dépasser et la recette d’un téléphone intelligent semble reposer sur la copie plus ou moins réussie d’un iPhone ou du fer de lance de l’année par Samsung. Et le marché semble bien aimer cela : les marques qui tentent des choses différentes se font sanctionner, restant cantonnées à un public de fans pas suffisant pour rembourser l’aventure.

Hier, Lenovo a présenté son premier produit sous la marque Moto, fruit du rachat de Motorola en 2015 à Google. Et quel que soit le destin de ce smartphone auprès des clients, on ne peut pas nier que Lenovo a cherché à proposer quelque chose de différent de ce qu’on voit aujourd’hui sur le marché. Cette différence, cela passe d’abord par l’objet en lui-même.

Le Moto Z fait 5,2 mm d’épaisseur et embarque dans un corps en aluminium un écran de 5,5 pouces Amoled Quad HD. Côté hardware, l’engin est au niveau du haut de gamme de 2016 avec un processeur Snapdragon 820, 4 Go de RAM et 32 Go de stockage avec un port microSD. On trouve à l’arrière un appareil photo de 13 mpx et à l’avant, une caméra de 5 mpx. Lenovo promet jusqu’à 30 heures d’autonomie.

Mais là où la marque fait fort, c’est qu’elle coupe l’herbe sous les pieds d’Apple en proposant un smartphone sans port audio. Tout passe par une prise USB Type-C. Difficile de dire si cette norme prendra aujourd’hui, mais ce qui est sûr, c’est que les constructeurs de casque et d’écouteurs commencent à s’y mettre pour leurs prochaines générations — ou à décliner leurs fers de lance en Bluetooth.

Moto Mods

Cela dit, si l’engin est une bonne surprise en lui-même, la radicalité vient plutôt des accessoires, nommés Moto Mods par Lenovo. Le constructeur a pensé l’arrière de son Moto Z comme un socle capable de recevoir des extensions. Sur le bas du smartphone, on retrouve un connecteur et les Moto Mods viennent se fixer autour de l’appareil photo qui dépasse de la coque arrière. Mais de quoi s’agit-il ?

Eh bien de manières de transformer simplement les usages du Moto Z. Lenovo proposera par exemple des enceintes en partenariat avec JBL, un vidéo projecteur nommé Insta-Share capable de projeter l’écran du Moto Z sur 70 pouces ou encore, un power pack permettant d’augmenter de 22 heures l’autonomie de la bête. La simplicité avec laquelle on pose et on enlève ces mods aimantés est la véritable clef pour qu’un smartphone modulaire ne soit pas une plaie pour l’utilisateur.

motomods

Le G5 de LG avait ouvert la voie avec de bonnes idées mais une réalisation maladroite et le projet Ara de Google semble être une utopie difficilement compatible avec les attentes d’un client qui ne veut pas s’ennuyer. Avec les Moto Mods, Lenovo semble avoir compris les enjeux de la mobilité modulaire : efficacité, simplicité, et peu d’impact sur le design du smartphone.

Cerise sur le gâteau, Lenovo croit tellement en son concept que son fonds d’investissement a provisionné 1 million de dollars pour aider les sociétés ou les individus à développer de nouvelles idées de Moto Mods. Un site a été mis en place pour définir le cadre de ce fonds.

Reste que l’addition risque d’être salée pour le client. Lenovo n’a pas communiqué de prix pour le Moto Z, mais on imagine mal l’engin coûter moins de 600 euros à sa sortie en septembre. Chaque Moto Mod pourrait coûter autour de 200 euros selon nos confrères de FrAndroid.

 


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