L’Iran a lancé sa première salve massive de Shahed-136, des drones suicides à longue portée, contre Israël. Facilement détectable, ces appareils deviennent embêtants quand ils sont lancés en grand nombre et simultanément avec des missiles.

170 drones, 120 missiles balistiques et 30 missiles de croisières, ont été lancés par la République islamique d’Iran contre Israël le 13 avril dernier. « 99 % des menaces ont été interceptées », selon le porte-parole de l’armée israélienne.

L’Iran a lancé ses salves en plusieurs étapes : une centaine de drones ont d’abord décollé de l’ouest du pays, avant qu’une vague de missiles ne les suive. Les Iraniens ont ensuite alterné les essaims d’appareils suicides et différents types de roquettes. Les vidéos diffusées par les citoyens israéliens témoignent des premières salves de drones kamikazes.

L’Iran a dans la foulée diffusé ses propres images de décollage dans la nuit. Le mode de propulsion a rapidement confirmé qu’il s’agissait de Shahed-136, le modèle iranien massivement employé par la Russie contre l’Ukraine.

Des drones iraniens pas chers pour harceler Israël, et les autres

Quel intérêt à lancer 170 drones suicides quasiment tous interceptés par le fameux « Dôme de fer » et les défenses israéliennes ? Interrogé par le média britannique The Telegraph, Bradley Bowman directeur du centre sur le pouvoir militaire de la Fondation pour la défense des démocraties, estime que « le Shahed 136 n’est pas exactement le drone le plus avancé au monde », mais que « c’est justement là le problème : on peut accomplir des choses très importantes sur le champ de bataille avec des systèmes à faible technologie et à faible coût, surtout si on peut les utiliser en grande quantité ».

Un Shahed 136 échoué en Ukraine. // Source : OLEKSII SAMSONOV /GLOBAL IMAGES UKRAINE
Un Shahed 136 échoué en Ukraine. // Source : OLEKSII SAMSONOV /GLOBAL IMAGES UKRAINE

Les drones Shahed ne coûteraient en effet « que » 20 000 dollars environ à produire. Comptez autour de 100 000 dollars pour des missiles balistiques. Si l’impact n’est évidemment pas comparable, les Shahed ont une tout autre mission, complémentaire aux roquettes : saturer les défenses anti-aériennes. Ces appareils kamikazes, d’une envergure de 2,5 mètres, ont un rayon de vol de 2 000 km, assez pour embêter les lointaines batteries de défenses.

La Russie a largement expérimenté cette stratégie contre l’Ukraine, lançant des salves de drones contre les infrastructures énergétiques et les populations civiles, tout en envoyant simultanément des missiles. Dans son attaque du 13 avril, l’Iran a pareillement ciblé plusieurs régions, visant à la fois Jérusalem et le sud du pays, où un missile balistique a explosé.

Cette première attaque officielle de l’Iran sur le sol israélien fait aussi office de test. La combinaison drone et missiles fera son retour dans le ciel, et pas forcément au-dessus de Jérusalem : les Shahed sont devenus un standard du drone suicide, la Russie, comme la Chine, produisent déjà des modèles clones, prêts à être utilisé.

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