Les glaciers sont au cœur des enjeux du changement climatique. Plusieurs termes y sont liés (et parfois confondus) : inlandsis, calotte glaciaire, calotte polaire, banquise, iceberg. Mais, quelle est vraiment la définition d’un glacier ? Quel est l’impact du réchauffement sur eux ?

Le changement climatique a un impact sur l’entièreté du globe, mais certaines zones jouent un rôle clé. L’état des glaces est un indicateur du réchauffement de la planète. Cela concerne donc les montagnes, comme les pôles de la planète. Plusieurs termes sont alors invoqués : glaciers, banquise… qu’est-ce qui différencie ces différentes formations de glace ? Et, quels sont les différents types de glaciers ? Quel est le lien exact avec le réchauffement de la planète ?

Quelle différence entre glacier et banquise ?

Un glacier est situé sur la terre ferme. C’est un amas de neige qui, par couches successives, s’amasse et finit par former un bloc gelé solide. Cela prend plusieurs décennies. Seul le sommet évolue encore une fois formé, en fonction des précipitations de neige. Ces masses solides peuvent se déplacer.

La banquise, quant à elle, est située directement sur l’eau. Ou plus précisément : il s’agit de l’eau elle-même. C’est la solidification de la couche supérieure de l’étendue d’eau, lorsque la température descend sous zéro degré (-1,8 degré Celsius en général).

Inlandsis, calotte glaciaire : quels sont les types de glaciers ?

Il existe deux types principaux de glaciers en fonction de leur superficie :

  • Jusqu’à 50 000 kilomètres carrés, on parle de calotte glaciaire ;
  • Au-delà de 50 000 kilomètres carrés, c’est un inlandsis (ou calotte polaire puisque ces formations se situent surtout aux pôles).
La calotte glaciaire de Vatnajökull, la plus grande d'Islande. // Source : Andreas Tille
La calotte glaciaire de Vatnajökull, la plus grande d’Islande. // Source : Andreas Tille

Qu’est-ce qu’un iceberg par rapport à un glacier ?

Un iceberg est tout bonnement un bloc qui s’est détaché d’un glacier. Ce bloc se retrouve alors à la dérive. Le terme est anglophone et conservé tel quel en français — il provient de ijsberg en néerlandais (« montagne de glace »). Le phénomène causant le détachement s’appelle vêlage. Il peut être d’origine naturelle ou provoqué par le réchauffement planétaire.

Les vêlages de glaciers et le changement climatique

Dans un glacier à l’équilibre, la quantité de neige accumulée au sommet est égale à la quantité de glace perdue (par la fonte, les vêlages…). Sauf que le réchauffement de la planète est justement à l’origine d’un déséquilibre : depuis les années 1990, le taux de perte de glace dépasse celui de l’apport. C’est la raison pour laquelle on dit que les glaciers « reculent ».

En cause, des eaux plus chaudes (même autour du plus grand glacier au monde) ainsi que de l’air plus chaud. Cela n’a pas créé le phénomène de fonte et de vêlage, bien entendu, mais le changement climatique accentue la fréquence de ces phénomènes de perte. On peut même l’observer à l’œil humain sur des vidéos de timelapse.

Le glacier de Pine Island à l'Ouest de l'Antarctique. // Source : Nasa
Le glacier de Pine Island à l’Ouest de l’Antarctique. // Source : Nasa

Quel lien entre la fonte des glaciers et l’élévation de la mer ?

Il y a une conséquence subsidiaire, et pas des moindres, à la fonte des glaciers : l’élévation du niveau de la mer. Ce lien de cause à effet est bien documenté : « La calotte glaciaire du Groenland perd de sa masse à un rythme accéléré au cours du 21e siècle, ce qui en fait le principal responsable de la hausse du niveau des mers », rappelait ainsi une étude publiée dans Nature en août 2020. En cause : l’eau contenue dans ces glaciers, qui se retrouve libérée.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut bien distinguer glacier et banquise. La fonte de la banquise n’a aucun lien avec l’élévation des mers — pour la simple et bonne raison que la quantité d’eau reste la même.

C’est quoi le « sang des glaciers » ?

L’expression « le sang des glaciers » ressort quelques fois lorsque la neige se colore de nuances d’ocre et de rouge. Ce sont en réalité des micro-algues qui prennent cette teinte. Et, c’est un marqueur, là encore, du changement climatique.

Exemple d'occurrence de cette algue. // Source : Andrey Zotov
Exemple d’occurrence de cette algue. // Source : Andrey Zotov

Là où il y a de la glace et de la neige, il y a généralement cette algue, Chlamydomonas nivalis. Quand il fait froid, elles se mettent en « pause », mais lorsque revient le Soleil et que la neige fond quelque peu, fournissant alors de la lumière et de l’eau, elles fleurissent. De fait, plus la région concernée se réchauffe, plus l’algue prospère. Or, on voit de plus en plus ce « sang des glaciers », qui agit comme un énième signe du réchauffement de la planète et de ces zones.

Quel est le plus grand glacier du monde ?

L’Inlandsis Est-Antarctique est le plus grand du monde. Et pour cause, il recouvre la majeure partie de l’Antarctique — c’est une calotte polaire. Sa superficie est de 14 000 000 kilomètres carrés et il a une épaisseur de 4 000 mètres. Pour comparaison, l’Inlandsis du Groenland recouvre « seulement » 1 726 000 km2.

Il contient suffisamment de glace pour augmenter significativement le niveau de la mer à lui seul. Et, il est touché lui aussi par le réchauffement planétaire, puisque les eaux qui l’entourent se réchauffent.

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