Son long voyage de 1,5 million de kilomètres est terminé : le télescope spatial James Webb a réussi à se placer sur son orbite finale, le 24 janvier 2022. L’observatoire de la Nasa a allumé ses moteurs pour freiner, afin de réussir à se placer en orbite autour d’un point d’équilibre, le point de Lagrange L2 — dans l’alignement du Soleil et de la Terre (et la Lune). En s’approchant de son objectif, James Webb voyageait de moins en moins vite.
L’observatoire a utilisé ses propulseurs pendant presque 5 minutes, réalisant sa dernière correction sur la trajectoire après son lancement. Sa nouvelle orbite autour de L2 va lui permettre d’avoir « une large vue sur le cosmos à tout moment », annonce la Nasa dans une publication de blog. Mais que verra-t-il exactement ? De cet endroit, le télescope « peut accéder à près de la moitié du ciel à tout moment et à tout le ciel en 6 mois », précisait la Nasa sur Twitter le 21 janvier.
L’inclinaison de James Webb est limitée dans certaines directions
Le champ d’observation (la région où les observations scientifiques pourront être réalisées à un instant donné) de James Webb est donc assez large. En un jour, l’observatoire peut accéder à 39 % du ciel. Pour voir 100 % du ciel, il lui faut un semestre. Cela est dû au fait que les instruments de James Webb doivent rester dans l’ombre du bouclier thermique (qui est perpendiculaire au miroir primaire). Dans certaines directions, le mouvement du télescope est donc limité.
Le bouclier du JWST doit rester dans une certaine inclinaison par rapport à ce qu’on appelle le plan écliptique (le plan formé par la trajectoire de la Terre autour du Soleil). En termes techniques, le pare-soleil de James Webb doit rester entre 85 et 135°, par rapport à ce plan, pour continuer à bloquer la lumière et la chaleur du Soleil. Par contre, il peut pivoter sur lui-même (un peu comme une toupie), pour avoir une vue à 360 degrés du ciel.
« La région que Webb peut observer est un grand tore [ndlr : imaginez une sorte de donut] dans le ciel qui se déplace d’environ 1 degré par jour en longitude écliptique, en suivant le télescope dans sa trajectoire autour du Soleil », indique la Nasa dans une foire aux questions. Pendant que James Webb tournera autour du ciel, il aura accès à différentes vues du ciel au fil des mois.
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