Le télescope James-Webb, qui doit être lancé fin 2021, sera spatial (comme Hubble). L’observatoire a besoin de conditions d’observation qui n’existent que dans l’espace.

Après un voyage maritime, le télescope James-Webb (JWST) a été installé dans la salle blanche de son futur site de lancement, en Guyane. Son lancement dans l’espace est prévu pour le 18 décembre 2021. Il lui faudra ensuite six mois pour être déployé et pouvoir enfin entamer ses observations scientifiques, tant attendues par les astronomes. Mais, d’ailleurs, pourquoi était-il nécessaire d’en faire un télescope spatial ? Ne pouvait-on pas obtenir ces données depuis le sol terrestre ?

« L’atmosphère terrestre brouille les images »

La Nasa apporte la réponse dans une longue foire aux questions consacrée au JWST. Il faut rappeler que le télescope est prévu pour fonctionner jusque dans l’infrarouge moyen, ce qui lui permettra de voir plus loin dans le passé de l’Univers que Hubble. « L’atmosphère terrestre est presque opaque et brille dans la plupart des longueurs d’onde infrarouges que Webb observera, explique l’agence spatiale, un télescope froid dans l’espace est donc nécessaire. Pour ces longueurs d’ondes transmises au sol, l’atmosphère terrestre brouille les images et fait scintiller les étoiles»

Représentation du télescope James-Webb dans l'espace. // Source : Nino Barbey pour Numerama, basé sur un travail de Kevin Gill
Représentation du télescope James-Webb dans l’espace. // Source : Nino Barbey pour Numerama, basé sur un travail de Kevin Gill

Les technologies utilisées dans les télescopes terrestres ne suffisent actuellement pas pour contourner ce souci, y compris les systèmes d’optique adaptative (qui corrigent en temps réel les déformations provoquées par la turbulence de l’atmosphère). Ces systèmes « ne peuvent corriger ce flou que sur de petits champs de vision à côté d’étoiles brillantes qui servent de référence », indique la Nasa. On ne peut donc que s’en servir pour observer de petites portions du ciel.

Quant aux lasers utilisés en astronomie pour créer des points de repère dans le ciel, ils sont effectivement très utiles, « mais la technologie pour fournir un large champ de vision se trouve encore loin dans le futur », mentionne l’agence spatiale.

Des conditions d’observation réunies dans l’espace

Les conditions d’observation dont a besoin le télescope James-Webb ne sont donc réunies, actuellement, que dans l’espace. Pour détecter la lumière des premières galaxies apparues après le Big Bang, le JWST doit combiner « des niveaux lumineux au premier plan très faibles, des images ultra nettes sur de vastes zones et des études à de nombreuses longueurs d’onde infrarouges ». Comme son prédécesseur Hubble, il est donc nécessaire de l’envoyer dans l’espace.

Néanmoins, il ne sera pas placé au même endroit : tandis que Hubble évolue en orbite terrestre, le JWST sera positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre — ce qui veut dire qu’il sera impossible à réparer une fois lancé.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.