Le variant Delta provoque une réduction de l’efficacité des vaccins contre l’infection symptomatique. Mais la protection reste élevée malgré tout, et les vaccins sont très efficaces contre le variant Delta face aux formes graves de Covid-19.

« Le variant Delta est en train de devenir dominant dans le monde », affirmait le ministère de la Santé lors d’une réunion avec la presse le mardi 22 juin 2021. La progression de ce variant, découvert pour la première fois en Inde, est rapide. Dans son point épidémiologique hebdomadaire du 8 juillet, Santé Publique France a mentionné que « le variant Delta circule désormais sur la majeure partie du territoire » français, ajoutant qu’ « en semaine 26, la détection de la mutation L452R (portée principalement par le Variant Delta) était en forte augmentation avec 43 % des prélèvements positifs criblés (contre 21 % en semaine 25) ».

Le variant Delta est préoccupant quant à un risque de rebond épidémique : sa contagiosité est plus élevée. « À certains égards, le variant Delta est une version ‘améliorée’ du variant Alpha, ce qui le rend plus facilement transmissible et plus préoccupant », explique la revue scientifique The BMJ. Une mutation au niveau de la protéine Spike semble rendre ce variant plus adapté à nos voies respiratoires — c’était déjà le cas du variant Alpha par rapport à la souche classique, et cette capacité est encore accrue dans le variant Delta par rapport au variant Alpha. « Les premières données en Angleterre et en Écosse suggèrent qu’il pourrait y avoir un risque accru d’hospitalisation par rapport aux cas habituels d’Alpha [le variant dit « anglais », qui a remplacé la première souche] », rapportait de son côté Public Health England le 18 juin 2021, dans une analyse des risques.

Pour freiner cette propagation, la Haute autorité de santé souhaite que soit adoptée une « vaccination réactive » dans les foyers d’émergence de variants tels que le Delta. Le directeur général de l’ARS Île-de-France, Aurélien Rousseau, précise de son côté que « la situation en [Grande-Bretagne] nous apprend une chose : ce sont les personnes non vaccinées, en particulier des jeunes, ou celles qui n’ont eu qu’une injection, quel que soit le vaccin, qui sont contaminées par le variant Delta ».

Voici ce que l’on sait aujourd’hui de l’efficacité des vaccins contre le variant Delta.

Vaccin Pfizer. // Source : Pexels/Zoltán Bencze (photo recadrée)

Vaccin Pfizer.

Source : Pexels/Zoltán Bencze (photo recadrée)

Efficacité réduite, mais toujours très élevée

L’analyse des risques du variant Delta, publiée par Public Health England, relève une « réduction de l’efficacité des vaccins pour le Delta, comparativement à l’Alpha, contre l’infection symptomatique ». L’étude de la situation au Royaume-Uni montre que la réduction de l’efficacité a lieu essentiellement après la première dose, qui ne confère pas une protection complète contre le coronavirus (pour rappel, le Royaume-Uni a vacciné massivement en misant sur la première dose avant tout). L’efficacité des vaccins serait réduite de 15 à 20 % après la première dose contre le variant Delta, menant à une efficacité autour de 70 %.

En revanche, les études montrent également que l’efficacité après deux doses est très peu atteinte par le variant Delta. Dans des travaux publiés dans Nature le 10 juin 2021, le constat est très largement encourageant : deux doses du vaccin de Pfizer contre le variant Delta ont une efficacité évaluée à 87,9 %, contre 93,4 %. Il s’agit donc là d’une très haute efficacité, faiblement réduite par ce variant.

Il y a une autre bonne nouvelle, qui est peut-être encore plus importante. Les vaccins servent aussi et surtout à éviter les formes graves de la maladie ainsi que les hospitalisations. Il se trouve qu’une analyse britannique publiée à la mi-juin montre que, face au variant Delta, le vaccin de Pfizer est efficace à 96 % contre les hospitalisations après deux doses ; le vaccin d’AstraZeneca est efficace à 92 % après deux doses contre les admissions à l’hôpital.

Cette efficacité qui reste maintenue sur l’aspect le plus important de la vaccination est la raison pour laquelle les médecins sont nombreux à appeler à une accélération urgente de la vaccination. L’objectif est qu’une part importante de la population atteigne rapidement un schéma vaccinal complet, qui s’obtient dans les 15 jours suivants la deuxième injection. Pour répondre à cela, le ministère de la Santé avait indiqué à la presse, le 22 juin, que la campagne vaccinale sera dorénavant axée sur un rapprochement optimisé des deux doses.

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