L’ESA a un projet de mission spatiale pour anticiper les éruptions du Soleil, afin de protéger les infrastructures et les astronautes. L’agence lance un concours pour nommer son futur satellite qui observera l’étoile depuis le cinquième point de Lagrange.

L’Agence spatiale européenne (ESA) est à la recherche d’un nom pour l’un de ses satellites, et vous pouvez l’aider. À partir de ce 17 mai 2021, vous pouvez prendre part au concours « No-Name Mission » (« Mission sans nom ») pour proposer votre idée afin de baptiser un satellite qui doit réaliser une mission de météorologie spatiale. Son objectif, explique l’ESA sur Twitter, est d’aider « à protéger à la fois les astronautes et les infrastructures terrestres du Soleil ».

Les propositions sont à soumettre sur cette page, mais avant d’aller plus loin, voici quelques règles à respecter et des choses à savoir. D’abord, il faut noter que le formulaire à remplir n’est pas proposé en français, mais uniquement en anglais. Le règlement du concours est, lui, disponible en français. Si plusieurs participantes ou participants soumettent le même nom gagnant, seule la personne l’ayant soumis en premier sera considérée comme gagnante.

Les principales consignes à respecter dans votre idée de nom sont les suivantes.

  • Ne pas proposer un nom déjà utilisé par une autre mission spatiale,
  • Ne pas choisir un nom propre (ni celui d’une marque), à l’exception des noms propres classiques (par exemple, le nom mythologique « Sol » est possible),
  • Choisir un nom qui fait écho aux buts et objectifs de la mission,
  • Et qui ne fasse pas plus de trois mots maximum.

Vous avez jusqu’au 17 octobre 2021 pour faire votre proposition.

« Comment je m'appelle ? » // Source : ESA

« Comment je m'appelle ? »

Source : ESA

À quoi va servir la mission ?

Le satellite est pour l’instant identifié sous le nom de « Lagrange ». Il doit être installé sur une position fixe par rapport au Soleil et à la Terre, de façon à disposer d’une « vue latérale » sur l’étoile, décrit l’agence spatiale. Ainsi, la sonde doit aider à repérer des tempêtes solaires susceptibles de représenter un danger, avant qu’elles n’arrivent jusque sur Terre. En permanence, la mission va surveiller le Soleil et envoyer ses données au réseau de services de météorologie spatiale de l’Agence spatiale européenne.

La météorologie spatiale porte principalement sur la manière dont l’activité du Soleil influence la Terre. L’étoile éjecte des milliards de tonnes de plasma chaud dans l’espace, décrit l’ESA, que l’on appelle des « éjections de masse coronale ». Mais ce n’est pas tout : le Soleil envoie des rayonnements électromagnétiques puissants (des rayons X, des rayons gamma ou des sursauts radio). Ces « éternuements solaires », comme les décrit l’agence spatiale, peuvent être dirigés vers notre planète. Ils peuvent dès lors perturber le champ magnétique qui protège la Terre. Cela peut représenter un risque pour les astronautes (irradiation) ou pour les satellites en orbite ou encore pour les réseaux électriques terrestres.

Pourquoi a-t-on parlé jusqu’ici de satellite « Lagrange » ?

« La Terre a déjà été touchée par des phénomènes météorologiques spatiaux dangereux, mais comme nous dépendons de plus en plus de systèmes et de technologies vulnérables aux explosions du Soleil, les futurs impacts solaires pourraient être encore plus perturbateurs », résume l’ESA dans son communiqué. Avec la mission de ce satellite « Lagrange », l’idée est justement d’anticiper ces événements, pour avoir le temps de s’y préparer (en protégeant les infrastructures et les astronautes).

Le satellite devra scruter le Soleil depuis le « côté », d’où son surnom temporaire de « Lagrange ». C’est une référence à la zone dans laquelle va stationner l’engin, à savoir le cinquième point de Lagrange (L5) — sur la même orbite que la Terre, à une distance d’environ 150 millions de kilomètres. De là, le satellite va observer l’étoile sous un autre angle, avec un but opérationnel (par opposition au but d’une mission scientifique) : ses données téléchargées en continu permettront d’avoir une idée des potentielles futures éruptions solaires qui nous attendent.

Les points de Lagrange. // Source : ESA

Les points de Lagrange.

Source : ESA
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