Les tests salivaires sont privilégiés dans les écoles, car ils ne nécessitent pas de prélèvement nasopharyngés et sont donc mieux acceptés par les plus jeunes. Voici comment cela se déroule.

Alors que les tests antigéniques rapides commencent à être déployés en France, le dépistage dans les écoles primaires, collèges et lycées est réalisé à partir de tests PCR sous forme salivaire. Ces derniers ne nécessitent pas de prélèvement nasopharyngé, seulement un prélèvement de salive, ce qui facilite le processus, notamment auprès des plus jeunes.

Comment se déroule ce dépistage par tests salivaires dans les écoles ? Carole* et sa fille Emma* ont raconté à Numerama l’organisation d’un dépistage lors d’un test mené dans une école primaire, située en région parisienne.

Sur la base du volontariat

Dans l’école d’Emma, aucun cas lié au coronavirus n’est encore survenu. Mais le 14 mars 2021, les parents reçoivent un mail de la directrice de l’établissement annonçant la mise en place d’un dispositif de dépistage pour le 19 mars. Ce mail est par ailleurs accompagné d’un second, provenant du rectorat, visant à expliquer plus largement la démarche.

La participation est exclusivement basée sur le volontariat : les parents doivent signer un papier autorisant le test. « Ce n’était pas une obligation », confirme Carole.

Les tests salivaires comme nasopharyngés sont analysés de la même façon en RT-PCR. // Source : Numerama

Les tests salivaires comme nasopharyngés sont analysés de la même façon en RT-PCR.

Source : Numerama

Les tests salivaires : un processus simple

Le jour même, le dépistage a eu lieu en plusieurs étapes, encadrées par une équipe de 4 à 5 infirmières et infirmiers :

  • Lors de la pause déjeune, le midi, les enfants étaient invités par le personnel scolaire à bien s’hydrater, car ils devaient ensuite s’abstenir de boire jusqu’au test, qui a lieu un peu plus d’une heure plus tard — vers 14h dans cette école. C’est la règle : au minimum 30 minutes avant le test salivaire, il ne faut ni boire ni manger, pour que la salive ne soit pas contaminée par des substances diverses. Cela permet que le résultat soit le plus spécifique possible.
  • Pour commencer, Emma nous raconte qu’une étiquette sous forme de code-barre était donnée à chaque élève en attendant leur tour.
  • Ensuite, il fallait se diriger vers l’une des cinq tables, espacées, où, dans un tube qui leur était donné, les enfants devaient « cracher vers le fond du tube ». L’opération est simple et rapide (« une minute », dit Emma), il faut seulement qu’il y ait la bonne quantité de salive, ce qui peut nécessiter parfois de s’y reprendre à plusieurs fois.
  • Le tube est ensuite scellé et l’étiquette est ajoutée.

Quant à l’encadrement du dépistage, Emma nous a narré une atmosphère plutôt bon enfant, où les élèves ne ressentaient pas de pression particulière et étaient bien accompagnés. Le personnel infirmier blaguait en « nous disant que peut-être après on aurait droit à de la glace » pour faire « saliver » les élèves.

Pour cette école, il a fallu environ 48h pour que les résultats arrivent — le dépistage a eu lieu le vendredi après-midi, le résultat a été transmis par mail le dimanche après-midi. Carole relève quelques couacs dans la diffusion des résultats, certains parents n’ayant reçu aucun mail. La directrice a dû relancer le laboratoire. Mais cela restait des cas rares et Carole se dit satisfaite du déroulé.

Que sait-on des tests salivaires ?

Ce témoignage est assez proche de ce qu’il se passe dans d’autres écoles partout en France. Les tests salivaires sont faciles à réaliser et sont très bien reçus par les enfants. Il parait donc dommageable qu’ils soient si trop rarement réalisés, alors même que des groupes de parents et de professeurs, comme Écoles oubliées que nous avions précédemment interrogés, alertent sur une situation épidémique inquiétante dans les établissements scolaires, avec de trop rares dispositifs de dépistage — en tout cas en deçà des promesses.

Les tests PCR sur prélèvement salivaires ont une sensibilité d’environ 85 %. C’est inférieur aux tests PCR nasopharyngés (environ 95 %), mais cela reste viable, tout particulièrement pour du dépistage massif. « Les travaux pilotés par la HAS et les résultats des récentes études cliniques montrent une bonne sensibilité des tests RT-PCR salivaires et sont en faveur d’une extension de leurs indications », écrivait la Haute autorité de santé, en février 2021.

L’analyse des échantillons en elle-même ne change pas entre ces deux tests : le processus en laboratoire est le même (c’est seulement que la salive est légèrement moins fiable). Du fait de cette similarité de l’analyse, le test salivaire « ne permet pas de gain de temps », précise la HAS. « Son principal apport est lié à son acceptabilité qui est bien meilleure.» Cela peut donc être un atout de taille dans les établissements scolaires.

Comme en témoignait Emma, dans son école, d’un côté les professeurs étaient testés avec prélèvement nasopharyngé, de l’autre les élèves avec le prélèvement salivaire.

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