Il n’y a plus de doute sur la nature de l’objet 2020 SO, momentanément capturé par la Terre. Il s’agit bien d’un morceau d’une ancienne fusée. L’éventualité était évoquée depuis la découverte de cette supposée « mini-lune ».

L’hypothèse était de plus en plus plausible : le 2 décembre 2020, la Nasa a confirmé que 2020 SO n’était pas une « mini-lune » naturelle, mais bien un objet artificiel. L’agence a clairement identifié 2020 SO comme un étage supérieur de fusée Centaur, datant des années 1960. Les scientifiques en ont eu la certitude en utilisant les données de l’Infrared Telescope Facility (IRTF), un télescope infrarouge situé à Hawaï, ainsi qu’une analyse de l’orbite de l’objet par le Center for Near Earth Objects Studies (CNEOS).

L’objet a été découvert le 17 septembre dernier, dans le cadre du relevé astronomique Pan-STARRS. La possibilité que 2020 SO puisse être capturé momentanément par la Terre, ainsi que sa nature exacte, ont rapidement suscité l’intérêt des scientifiques. Des observatoires situés un peu partout dans le monde se sont tournés vers 2020 SO. Dès sa découverte, la possibilité qu’il s’agisse d’un objet artificiel était envisagée.

Animation de 2020 SO (en rose) autour de la Terre (en bleu). La Lune est en jaune. // Source : Wikimedia/CC/Phoenix7777

Animation de 2020 SO (en rose) autour de la Terre (en bleu). La Lune est en jaune.

Source : Wikimedia/CC/Phoenix7777

L’étude de l’orbite de 2020 SO a montré que l’objet avait dû s’approcher de notre planète à plusieurs reprises par le passé. L’une de ces approches a eu lieu en 1966, ce qui était un bon indice que l’objet pouvait être originaire de la Terre. Le directeur du CNEOS, Paul Chodas, en a déduit que 2020 SO devait être l’étage supérieur du lanceur Atlas-Centaur (AC-7), qui a servi à envoyer la sonde Surveyor 2 de la Nasa vers la Lune — mission qui s’est par ailleurs soldée par un échec, car la sonde s’est écrasée sur la Lune. C’est avec ces éléments en tête qu’une équipe a mené des observations à l’aide de l’IRTF.

Les observations de 2020 SO avec ce télescope ont permis de faire une comparaison entre cet objet et un acier inoxydable (noté 301) qui a été utilisé comme matériau dans la conception des propulseurs de la fusée Centaur. La correspondance entre les deux éléments n’était néanmoins pas parfaite, explique la Nasa dans son communiqué. Les scientifiques ne se sont pas découragés, d’autant qu’il ne fallait pas exclure que l’acier exposé à l’espace pendant plus de 50 ans pouvait avoir subi des altérations.

Un autre propulseur observé

Pour dresser une meilleure comparaison, il fallait pouvoir comparer les données observées sur 2020 SO à celles d’un autre propulseur de fusée Centaur connu, en orbite autour de la Terre depuis plusieurs années. Cette occasion s’est présentée dans de bonnes conditions le 1er décembre, lorsque les chercheurs ont pu observer un propulseur d’une fusée Centaur (version D), qui avait envoyé un satellite de communication en 1971 et se trouvait en orbite de transfert géostationnaire. L’observation a pu durer assez longtemps pour obtenir des données exploitables. Comparées avec celles de 2020 SO, elles ont permis de dire de façon définitive que ce que l’on avait pu prendre pour une « mini-lune » était bien artificiel.

2020 SO est passé au plus près de la Terre le 1er décembre. L’objet devrait rester encore quelque temps dans les environs de notre planète, avant de s’en échapper en mars 2021, pour adopter une nouvelle orbite autour du Soleil. Le vestige de fusée devrait continuer d’être observé par les astronomes jusqu’à ce moment-là.

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