L’activité de Sagittarius A*, le trou noir supermassif au cœur de la Voie lactée, est surprenante. Ce trou noir relativement calme émet des rayons-X dont l’activité semble avoir augmenté ces dernières années, constatent des scientifiques.

Sagittarius A*, le trou noir supermassif au centre de la Voie lactée, serait bien en train de devenir étonnamment plus actif. Une équipe de scientifiques le constate dans une étude, à paraître dans Astronomy & Astrophysics, déposée sur arXiv le 16 mars 2020 et repérée par ScienceAlert. La situation est plutôt inhabituelle, car ce trou noir est habituellement jugé relativement calme par les scientifiques.

« L’activité des rayons-X de Sagittarius A* a augmenté pendant plus de 4 ans », constatent les auteurs de l’étude. Ce trou noir n’est pas considéré comme un noyau de galaxie active (où la luminosité très intense est expliquée par la présence d’un trou noir supermassif central en train d’avaler de la matière). Néanmoins, cette nouvelle étude renforce une hypothèse déjà envisagée, celle que Sagittarius A* pourrait bien être plus agité qu’habituellement.

Vue d'artiste de Sagittarius A*. // Source : Capture d'écran YouTube ESO

Vue d'artiste de Sagittarius A*.

Source : Capture d'écran YouTube ESO

Sagittarius A* est une source d’ondes radio, localisée au centre de la Voie lactée. Sa présence est associée à celle d’un trou noir supermassif, qui ferait environ 4 millions de fois la masse du Soleil — on estime que les galaxies massives hébergent généralement en leur sein un trou noir supermassif central.

14 éruptions supplémentaires détectées

Ce n’est pas la première fois qu’une étude se penche sur la variabilité des rayons-X émis par Sagittarius A*. Des mesures ont été obtenues en 2013 à l’aide de l’observatoire Chandra, un télescope spatial de la Nasa qui observe dans le rayonnement X. Depuis, de nombreux travaux sur le sujet se sont succédés. Les auteurs de la nouvelle étude ont analysé des données récoltées de 2016 à 2018, à l’aide de trois télescopes différents : Chandra, XMM-Newton (un observatoire spatial de l’ESA) et Swift (un télescope spatial de la Nasa). Ils ont ainsi détecté 14 signaux supplémentaires, ajoutés aux 107 déjà identifiés.

« Depuis 2014, l’activité de Sagittarius A* a augmenté dans plusieurs longueurs d’ondes », constatent les chercheurs. Toute la difficulté est désormais d’expliquer cette activité étonnante. Cela signifie-t-il que le trou noir pourrait être entré dans une nouvelle phase de son évolution ? Ou serait-il en train d’interagir avec un objet ? Pour l’instant, les scientifiques estiment qu’ils ne disposent pas de suffisamment d’éléments pour conclure que la hausse d’activité de Sagittarius A* serait bien persistante. D’autres indices sur l’activité du trou noir devront être glanés.

« Les nouvelles observations effectuées par Chandra et XMM-Newton en 2019 (qui deviendront publiques en 2020) sont nécessaires pour détecter les éruptions de rayons-X », indiquent les auteurs. Sagittarius A* a probablement encore beaucoup de choses à apprendre aux scientifiques. Certains soupçonnent par exemple que ce trou noir supermassif pourrait avoir un compagnon caché.


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