Pour la première fois, ce n’est pas seulement une réserve ou un parc qui est accrédité par la Dark Sky Association, mais une nation entière.

Et s’il fallait protéger la voûte céleste en tant que telle ? C’est le projet porté par la Dark Sky Association. Parmi toutes les perturbations que l’être humain peut causer sur son environnement, la pollution lumineuse est l’une des pires. Certaines espèces dépendent entièrement d’un certain type de luminosité pour prospérer naturellement dans l’écosystème qui lui correspond. C’est précisément pour cette raison que les lucioles, ces petits insectes qui s’illuminent la nuit, sont en déclin.

Dans l’actualité, ce sont aussi les satellites Starlink, déployés par SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, qui font débat. À terme, dans ce projet, des milliers de satellites devraient être mis en orbite. Mais la combinaison de leurs luminosités individuelles pourrait provoquer une fausse voûte céleste. En plus d’occulter le « vrai » ciel étoilé au quotidien, l’implication est scientifique : les astronomes craignent que cela complique leur travail. Et, preuve en est que l’inquiétude est justifiée, les premiers satellites Starlink ont d’ores et déjà occulté une pluie d’étoiles filantes en novembre 2019. De manière générale, toutes les formes de pollution lumineuse ont pour résultat qu’un tiers de la population mondiale ne peut plus voir la Voie lactée, la nuit.

La Voie lactée, telle que vous ne la verrez jamais en ville (ni même en campagne) en France. // Source : Pixabay

La Voie lactée, telle que vous ne la verrez jamais en ville (ni même en campagne) en France.

Source : Pixabay

Protéger la voûte céleste la nuit

L’île de Niue, dans le Pacifique, est le premier pays du monde à se déclarer officiellement être une nation au « ciel sombre ». Il s’agit en fait d’une accréditation fournie par la fameuse Dark Sky Association. Sur le plan concret, cela signifie que Niue s’engage à préserver et même à valoriser la voûte céleste naturelle surplombant tout son territoire. Pour ce faire, des actions écologiques vont être prises, visant à réduire drastiquement la pollution lumineuse dès qu’elle est inutile. Parmi ces actions, il est question de changer les lampadaires de rue vers un éclairage plus doux et mieux dosé ; ou encore d’améliorer l’éclairage domestique. L’idée n’est donc pas de supprimer tout éclairage artificiel, mais bien de se diriger vers une meilleure ergonomie lumineuse.

« Les étoiles et le ciel nocturne ont une signification importante dans le mode de vie [de Niue], d’un point de vue culturel, environnemental et sanitaire. Être une nation au ciel sombre va aider à protéger les ciels nocturnes de Niue pour les prochaines générations et pour les visiteurs », commente une porte-parole du gouvernement dans le communiqué. Si ce pays de 1 600 habitants adhère à la Dark Sky Association, c’est donc au nom de raisons culturelles et touristiques.

 

Culturelles, car les habitants de l’île ont pour héritage des décennies de navigation basées sur un repérage par les étoiles et les cycles de la lune. Touristiques, car la configuration du ciel nocturne de Niue fait l’objet d’un important « astro-tourisme » : des gens y viennent spécifiquement pour en observer la voûte nocturne. De fait, la protection se veut à la fois écologique et économique — il est courant qu’un système socioéconomique dépende de la bonne santé de l’écosystème naturel environnant.

À l’heure actuelle, la Dark Sky Association a déjà accrédité 130 lieux dans le monde qui se sont engagés à tout faire pour préserver le ciel dans leur région. Mais c’était jusqu’ici des parcs ou des réserves. C’est bien la première fois qu’un État entier y participe.

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