Le premier vrai test de la capsule inhabitée Starliner de Boeing ne s’est pas passé comme prévu. Le rendez-vous avec la Station spatiale internationale est annulé et l’engin doit rentrer sur Terre le 22 décembre.

L’accès à l’espace est difficile, a-t-on coutume de dire. Boeing vient d’en faire l’amère expérience, le vendredi 20 décembre, lors de sa tentative d’accès à la Station spatiale internationale avec sa capsule inhabitée Starliner. L’insertion sur la bonne orbite a en effet échoué, conduisant les équipes à annuler la mission et à précipiter le retour sur Terre du vaisseau spatial.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les raisons de cet échec. Une conférence conjointe entre Boeing, qui a fabriqué la capsule Starliner, et la NASA, qui en sera le client, doit se tenir dans la journée du samedi 21 décembre. Le Starliner, lui, est toujours dans les airs. Son retour est prévu pour le 22 décembre au Nouveau-Mexique, dans une zone sans risque pour la population.

https://twitter.com/JimBridenstine/status/1208149657177796612

Un problème de poussée

Selon les premières informations qui ont pu être partagées avec la presse et le public, le 20 décembre,  il a manqué une poussée pour réussir le rendez-vous spatial avec l’ISS. A priori, une anomalie au niveau de la minuterie Mission Elapsed Time qui a fait croire à Starliner qu’il était dans une phase de poussée pour l’insertion orbitale, alors que ce n’était pas le cas.

Comme la capsule croyait être en phase de combustion d’insertion orbitale (ou que la combustion était complète), l’engin spatial a brûlé plus de carburant que prévu pour maintenir un contrôle précis. Cela a empêché le rendez-vous avec la station spatiale, a ajouté la NASA. Malgré des manœuvres supplémentaires, la décision a finalement été prise de renoncer à rejoindre l’ISS.

Pour sa part, Boeing a évoqué dans un message paru le 20 décembre une combinaison de problèmes de synchronisation à bord et de difficultés à commander le véhicule, ce qui a entraîné une poussée incomplète pour l’orbite d’insertion et une utilisation de propergol plus élevée que prévu. Dans un autre message, l’entreprise a souligné que toutes les autres phases se sont bien déroulées. C’est toujours ça.

Le CST-100 Starliner ralliant l'ISS, vue d'artiste. // Source : NASA

Le CST-100 Starliner ralliant l'ISS, vue d'artiste.

Source : NASA

Les tests servent à gommer les soucis

Néanmoins, l’insuccès de Boeing — qui vit décidément une sale année, puisque l’industriel subit en parallèle une grave crise dans l’aviation avec le 737 Max — ne remet pas en cause la participation de Boeing dans le futur programme de transport des astronautes entre la Terre et l’ISS. C’est ce qu’a fait comprendre Jim Bridenstine, le patron de l’agence spatiale américaine, lors d’un premier point presse tenu le 20 décembre.

« Je suis incroyablement fier des équipes de la NASA, de Boeing et de United Launch Alliance [l’entreprise qui a fourni le lanceur spatial sur lequel était positionnée la capsule, ndlr] et de leur travail continu en situation dynamique pour assurer la sécurité du vaisseau spatial CST-100 Starliner lors de son essai en vol orbital », a-t-il réagi, avant d’ajouter que la priorité est maintenant de ramener l’engin à bon port.

Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa. // Source : NASA/Aubrey Gemignani

Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa.

Source : NASA/Aubrey Gemignani

Mais surtout, Jim Bridenstine a déclaré que cet échec doit aussi être considéré comme une opportunité. « C’est en fait la raison pour laquelle nous testons », a-t-il déclaré aux médias. Ces tests servent justement à observer le comportement du vaisseau et à corriger les éventuelles imperfections et insuffisances qui sont détectées, de manière à ce qu’elles ne surviennent pas lors d’une véritable mission.

« Nous continuons de recueillir des données essentielles qui nous aideront à assurer la sécurité et la fiabilité des futures missions de vols spatiaux habités », a ajouté le patron de la NASA. Et en fonction de l’état final du Starliner, l’engin pourra éventuellement être remis en état pour une prochaine tentative. Mais en l’état actuel des choses, il est encore trop tôt pour savoir quand.

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