En 2018, la rougeole a fait son grand retour. Dans le monde, elle a causé la mort d’un peu plus de 136 000 personnes d’après l’Organisation Mondiale de la Santé, relayée par l’AFP. Pire : les signalements de cas de rougeole ont augmenté de 50 % par rapport à 2017. Cette augmentation a été notée partout dans le monde — aux États-Unis, une épidémie continue de progresser dans l’état de Washington. L’Europe est aussi touchée. La cause ? Elle n’a aucun rapport avec une absence d’arme pour lutter contre cette maladie, mais tient, d’après l’OMS, dans notre incapacité à vacciner. En France, 8 adultes sur 10 atteints de la rougeole n’ont pas été vaccinés. Pour Katrina Kretsinger, responsable du pôle Vaccins à l’OMS, « nous reculons, car nous n’arrivons pas à vacciner les enfants ».
Et si, dans certains cas, l’absence de vaccination est due à un système de santé qui présente des failles (par exemple, ne pas faire le vaccin de rappel et se contenter de la première vaccination), plusieurs voix commencent à s’élever contre la tendance antivax et ses vecteurs les plus puissants : Google (notamment avec YouTube) et Facebook (aussi bien sur la plateforme que par des publicités ciblées ou par Instagram). Dans une enquête, le Guardian a montré à quel point ces différents points d’entrée vers la connaissance et vers le contenu présents sur le web étaient gangrénés par de la propagande anti-vaccins et un flux constant de désinformation à leur sujet.
YouTube et Facebook pointés du doigt
Sur YouTube en France, la tendance n’est pas aussi catastrophique que dans son pendant anglophone : une recherche rapide de « vaccins » fait plutôt remonter des vidéos censées démonter les théories « antivax ».
Mais il n’empêche qu’aux États-Unis, des voix s’élèvent pour demander des comptes à Facebook et à Google sur ce sujet, notamment le membre du Congrès Adam Schiff, qui a adressé une récente lettre à Mark Zuckerberg himself pour l’interpeller sur le sujet. La réponse du réseau social, faite à plusieurs médias américains, est une promesse d’action pour « fournir des informations sur des sujets importants, comme la santé ». Comment ? En « baissant la diffusion de contenu qui pourrait être faux et en affichant des réponses de fact-checkers tiers » et en réduisant ou en enlevant totalement les recommandations sur ces articles ou des groupes de ce genre. À la question de savoir si Facebook reçoit de l’argent de groupes antivax par le biais de publicités payées sur le réseau, posée par l’élu, le réseau social n’a pas répondu.
Côté YouTube, grand vecteur de complots, Google souhaite modifier son algorithme afin qu’il ne suggère plus — ou moins — de vidéos qui sont un danger clair pour la connaissance. Dans le cas de la vaccination, ces théories du complot s’accompagnent d’un risque sanitaire grave. En participant à cette désinformation, les plateformes de contenu pourraient être tenues pour complices.
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