Des chercheurs ont découvert qu’une véritable vie bactérienne contamine les stéthoscopes. Même lavé, cet outil médical contient des bactéries responsables d’infections.

Le stéthoscope que votre médecin pose sur votre peau pour écouter votre cœur est probablement plein de bactéries. Une équipe de chercheurs s’est rendu dans un service de soins intensifs pour constater la contamination de ce banal instrument médical.

Leur étude, publiée le 12 décembre 2018 dans la revue Infection Control & Hospital Epidemiology, révèle que de véritables « communauté bactériennes » élisent domicile sur les stéthoscopes des médecins. Le fait de les nettoyer ne semble pas y changer grand chose.

Une bactérie responsable d’infections

Les scientifiques on retrouvé l’ADN de plusieurs genres de bactéries sur 100 % des 40 stéthoscopes analysés. Si la présence de bactéries habituellement associées à l’épiderme ou aux intestins ne semble pas surprenante, l’étude a révélé que les outils étaient aussi habités par des staphylocoques.

Tous les stéthoscopes qui ont servi à l’étude en étaient porteurs. Cette bactérie, responsable d’infections nocosomiales — attrapées en milieu hospitalier — était « présente en abondance » : les chercheurs ont relevé qu’elle représentait entre 6,8 et 14 % des séquences bactériennes observées.

La méthode n'a jamais été scientifiquement prouvée. // Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

La méthode n'a jamais été scientifiquement prouvée.

Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

Quant au nettoyage des stéthoscopes, il n’est pas très efficace pour empêcher les communautés bactériennes de proliférer sur l’outil. Aucune méthode de nettoyage utilisée lors de cette étude — dont une méthode recommandée par les praticiens — n’a permis de désinfecter parfaitement ces stéthoscopes.

Le nettoyage réduit la contamination mais ne l’empêche pas

« Le nettoyage réduit la contamination mais ne ramène pas le niveau de la biomasse bactérienne au niveau de celle des stéthoscopes propres […] Les stéthoscopes sont un potentiel vecteur de transfert d’infections nocosomiales », écrivent les scientifiques.

Cette analyse de la contamination des stéthoscopes à l’échelle moléculaire n’est cependant pas suffisante, nuancent les auteurs : impossible de savoir à partir de quelle quantité de staphylocoques le risque de transmission de maladies existe. Puisqu’ils n’ont étudié que l’ADN, les chercheurs ajoutent qu’ils ne peuvent pas savoir si les bactéries qu’ils ont observées sont mortes ou vivantes.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.