Ils étaient en sommeil depuis trente-sept années : quatre propulseurs de Voyager 1 ont été remis en fonctionnement par la Nasa. Envoyée dans l’espace en 1977, la sonde spatiale communique avec la Terre grâce aux impulsions de ses moteurs.

Le 5 septembre 1977, la sonde spatiale Voyager 1 décollait de la surface de la Terre pour partir étudier des planètes externes du système solaire. Accompagnée de sa jumelle — logiquement baptisée Voyager 2 –, la sonde permet encore à l’heure actuelle de collecter des données sur Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et leurs lunes respectives.

La longévité de cette mission a de quoi impressionner : depuis quarante ans, la sonde de 800 kg a permis de réaliser de nombreuses découvertes : par exemple, l’activité volcanique du satellite de Jupiter, Io — qui a également occupé la mission Galileo.

Un sommeil de 37 ans

Bien que la sonde soit toujours en activité, certains de ses propulseurs sont en sommeil depuis des décennies. Trente-sept ans, exactement. Le 1er décembre 2017, la Nasa a fait savoir que quatre propulseurs de la sonde avait été rallumés.

Le modèle de tests du programme Voyager, en octobre 1976. / NASA/JPL-Caltech/KSC

Le modèle de tests du programme Voyager, en octobre 1976. / NASA/JPL-Caltech/KSC

Les propulseurs de Voyager 1 lui permettent à la fois de s’orienter et de communiquer avec la Terre. Chacune de leurs pulsations — qui se comptent en millisecondes — font tourner la sonde légèrement, de manière à ce que son antenne soit pointée en direction de la Terre.

« Depuis 2014, les ingénieurs ont remarqué que les propulseurs utilisés par Voyager 1 pour orienter le vaisseau spatial, appelés ‘propulseurs de contrôle d’altitude’, se dégradaient. Au fil du temps, les propulseurs ont besoin de davantage de pulsations pour dégager la même quantité d’énergie. À 13 milliards de miles de la Terre [ndlr : soit 21 milliards de kilomètres], il n’y a de pas mécanicien à proximité pour faire une mise au point », explique la Nasa sur son site.

À 21 milliards de km de la Terre, il n’y a pas de mécanicien à proximité

L’agence spatiale américaine considère que Voyager 1 ne devrait plus être capable de transmettre de données à la Terre après 2025. Les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory — l’entreprise chargée de superviser les vols non habités de la Nasa — estiment néanmoins que la remise en service des propulseurs pourrait prolonger cette durée de vie de deux à trois ans.

Fort de cette expérience réussie, le laboratoire pourrait effectuer un test analogue sur certains propulseurs de Voyager 2, même si l’état de leur dégradation est moins préoccupant que ne l’était celui des moteurs de la sonde jumelle.


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