Les équipes de recherche de Facebook spécialisées dans l’intelligence artificielle viennent de développer des chatbots capables de négocier avec n’importe qui et d’en ressortir avec le meilleur deal possible. Un domaine qui a poussé ces IA à apprendre la notion de mensonge, afin d’arriver à leurs fins.

La dernière avancée de Facebook en matière d’IA pourrait être considérée comme une jolie évolution.

En effet, les chercheurs du Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR) ont dévoilé une expérience qu’ils ont réalisée en développant des IA capables de négocier avec leurs interlocuteurs, imitant au mieux les technique humaines. Pour cela, les équipes ont appuyé leur développement sur un réseau de neurones artificiel afin « d’imiter les actions des gens » et permettre d’imaginer ce qu’un humain dirait dans différentes situations. La méthodologie suivie pour tester cette négociation a été de mettre l’agent numérique face à un homme, et d’échanger pour se partager un butin fictif, avec un chapeau, deux livres et trois ballons de basket.

Exemple de négociation menée par le chatbot de FAIR.

L’art de la négociation

« Négocier est à la fois un problème de linguistique et de raisonnement, dans lequel une intention doit être formulée et réalisée verbalement. De tels types d’échanges contiennent à la fois des éléments coopératifs et contradictoires, obligeant les agents à comprendre et construire des plans à long terme, pour générer des énoncés et atteindre leurs objectifs » explique l’un des chercheurs responsable du projet. Car ces IA ont été programmées pour décrocher les meilleurs deals possibles, sans possibilité de quitter la négociation comme beaucoup d’humains peuvent le faire.

Pendant l’expérience, les lA ont montré des signes d’apprentissage et de compréhension des habitudes humaines, puisqu’« il y eu des cas où les agents ont d’abord fait croire être intéressés par un élément sans valeur, uniquement pour se compromettre plus tard en le concédant : une tactique efficace, utilisée régulièrement ». Un comportement qui s’apparente donc à un mensonge, dans le seul but d’arriver à ses fins, et qui est aidé par le fait que plus le deal est bon, plus le score enregistré par l’IA est grand.

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« Ce comportement n’était pas programmé par les chercheurs », explique l’un d’entre eux, « mais il a été découvert par le robot comme une méthode pour arriver à son objectif. » Une évolution des plus notables, dont on imagine déjà l’utilisation concrète qui peut en être faite sur des sites de ventes en ligne, où ils pourraient se montrer bien plus efficace qu’un vendeur humain : « Il a obtenu de meilleures offres sur les transactions les plus courantes, démontrant que les robots de FAIR ne peuvent pas uniquement parler anglais, mais aussi penser intelligemment à ce qu’il faut dire. »

Les chercheurs de Facebook considèrent cette évolution comme une « étape importante pour la communauté des chercheurs et développeurs afin de créer des chatbots qui peuvent raisonner, converser et négocier, toutes les étapes clés de la construction d’un assistant numérique personnalisé. »

Le FAIR a partagé en ligne les conclusions de ses recherches ainsi que le code source, sans préciser si leurs avancées serviront plus tard au développement d’un futur service pour le réseau social.


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