Ce n’est, pour le moment, qu’un projet encore très théorique. Mais, dès l’année prochaine, l’entreprise américaine Inversion Space devrait sérieusement passer aux travaux pratiques. En effet, c’est en 2026 que cette jeune société fondée en 2021 entend procéder à un premier vol de son concept de véhicule de livraison spatiale : Arc.
L’idée, si ça marche, est d’acheminer du matériel tout autour du monde et dans un délai réduit. Pour gagner encore plus de temps, il serait même possible de prépositionner des « constellations » plus ou moins grandes de vaisseaux Arc, en orbite basse autour de la Terre, non loin de certaines zones d’intérêt. Idéal pour servir très rapidement les clients d’Inversion.

Premier client ? L’armée américaine
La clientèle d’Inversion, d’ailleurs, ne serait absolument pas le tout-venant faisant ses emplettes sur Amazon Prime. Il est plutôt question, dans un premier temps en tout cas, de satisfaire des besoins institutionnels : l’armée américaine, en clair. La société le dit dans sa communication : la sécurité nationale constitue aujourd’hui « la demande la plus urgente ».
L’intérêt que le Pentagone porte pour des capacités spatiales permettant de convoyer de l’équipement tout autour du globe n’est pas nouveau. En 2021, un document de l’US Air Force évoquait une fusée réutilisable en mesure « de livrer du fret pour l’armée de l’air n’importe où sur Terre en moins d’une heure, avec une capacité de 100 tonnes. »
Avec de telles exigences, le véhicule le plus à même d’y répondre serait plutôt le Starship, le méga-lanceur de SpaceX dont le développement se poursuit toujours aujourd’hui. Pour autant, un espace existe sûrement pour des capacités intermédiaires ou légères de livraison. C’est en tout cas ce fil que tire actuellement Inversion avec son projet.

Des livraisons hypersoniques
Arc mesure 1,22 mètre d’envergure et 2,44 mètres de haut. Inversion assure que la navette dispose malgré d’une « soute polyvalente conçue pour accueillir une large gamme de cargaisons et de matériels essentiels ». Mais, de fait, il ne sera pas possible, avec ce modèle de vaisseau, de transporter de grosses charges.
En revanche, Inversion affirme qu’il lui sera possible de livrer à la demande ses colis n’importe où sur Terre en moins d’une heure, à des vitesses très élevées, en raison de la rentrée de l’engin dans l’atmosphère. L’engin sera alors hypersonique, c’est-à-dire évoluant au moins cinq fois plus vite que la vitesse du son.
Bien sûr, la navette est protégée par un bouclier thermique pour encaisser les températures infernales causées par l’intense friction de l’air sur la paroi. Durant cette phase de décélération, elle déploie à la fin des parachutes pour ralentir encore et atterrir en douceur. Selon Arc, le système est maniable, de sorte qu’il est possible de se diriger jusqu’au point de chute.

Pour viser juste, le pilotage repose sur une solution maison et autonome. Il est aussi question « d’intelligence artificielle, d’algorithmes avancés de guidage, de navigation et de contrôle, ainsi que de vision par ordinateur », afin d’atteindre une précision revendiquée de quelques mètres par rapport à la zone d’atterrissage définie préalablement.
Il reste maintenant à passer « l’épreuve du feu » avec un premier vrai vol. Car pour le moment, l’expérience accumulée a surtout mêlé des simulations par ordinateur et des largages en altitude pour tester la manœuvrabilité d’Arc et de son système de parachute. Inversion signale même avoir reçu un coup de main de la Nasa pour le bouclier thermique.
En France et en Europe, un développement analogue existe avec le projet « d’avion spatial » imaginé par Dassault. L’engin, présenté au Bourget 2025, pourrait voler comme prototype dès 2027 et a bien une déclinaison « cargo ». Mais, à la différence d’Arc, la navette surnommée Vortex est si grosse qu’elle pourrait aussi accueillir un équipage.
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