Le 29 avril, après de nombreux retards et une météo capricieuse qui a cloué la fusée Atlas V au sol, Amazon a enfin réussi à mettre sur orbite ses mystérieux satellites Kuiper. Mystérieux, non dans leur fonctionnement — un réseau d’Internet par satellite similaire à Starlink –, mais dans tout ce qui gravite autour de ce projet. Amazon ne communique pas sur leurs spécificités, ne donne pas de photo des engins et n’a pas autorisé la presse américaine à visiter l’usine où ils sont assemblés.
Pour ajouter au mystère, Amazon a demandé à ULA, l’opérateur de la fusée, de mettre fin à la diffusion officielle en direct du lancement environ cinq minutes après le décollage. Les spectateurs de cet événement n’ont pas pu voir les deux tiers du décollage et surtout, le clou du spectacle : après avoir atteint l’orbite, l’étage supérieur Centaur a libéré les satellites Kuiper trois par trois depuis un module porteur fixé à l’extrémité avant de la fusée.
La première apparition filmée des satellites Kuiper

Cela a un tout petit peu changé ce 3 mai 2025, avec une vidéo floue postée sur LinkedIn par le compte d’Amazon Kuiper et repérée par le média américain spécialisé Ars Technica, qui estime que, avant cette vidéo toute la séquence avait des airs de déploiement de satellite espion. On ne saura pas vraiment pourquoi Amazon est si secret sur ce projet, quand l’entreprise ouvre aux médias et au grand public ses laboratoires de R&D en robotique. Mais ce qui est sûr, c’est que les satellites d’Amazon conçus pour créer un maillage planétaire pour donner accès à Internet ne ressemblent pas à ceux de Starlink — qui a désormais une sacrée avance.
C’est dans les premières secondes de la courte vidéo que l’on peut voir le mieux le satellite Kuiper, même si la qualité de la vidéo ne permet pas de faire des miracles. On distingue un satellite en trapèze, avec ses panneaux solaires repliés pour le lancement. Ils se déploieront par la suite pour alimenter l’engin pendant toute sa durée de vie, qui pourrait peser un peu plus de 500 kilos d’après les données de chargement du vol d’Atlas V.
Ce premier lancement réussi est une étape cruciale pour Amazon, distancé par ses concurrents directs côté flotte (Starlink, OneWeb) ou côté technologie (ASTS, notamment, qui proposera directement de la 5G sans passer par un relai terrestre).
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