La Chine connaît une hausse des maladies respiratoires depuis la levée des barrières sanitaires contre le covid. Mais depuis début novembre 2023, une pneumonie non diagnostiquée, qui provoque un pic épidémique chez les enfants du pays, attire l’attention de l’OMS.

La Chine connaît, depuis sa levée des restrictions contre le covid, une hausse des cas de maladies respiratoires. Cette courbe croissante est attribuée à la levée des barrières sanitaires. Mais depuis début novembre 2023, le programme de surveillance des maladies émergentes de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a remarqué qu’un certain nombre de ces cas de pneumonies, chez des enfants, était « non diagnostiquées ». En clair, non encore identifiées.

L’organisation ISID (International Society for Infectious Diseases) rapporte effectivement une épidémie importante dans les hôpitaux au nord de la Chine, dans les services pédiatriques et les urgences. Les rapports n’évoquent pas la gravité de cette pneumonie. Côté symptômes, peu d’informations sont disponibles : dans le rapport de l’ISID, il est question de fièvre et de nodule pulmonaire, ce qui reste encore vague.

Une demande officielle de l’OMS sur la situation

L’Organisation mondiale de la Santé a adressé fin novembre une demande officielle à la Chine, afin d’obtenir plus d’informations sur ces pneumonies non identifiées. Pour l’heure, il est impossible de projeter quoi que ce soit sur la nature de ce pic épidémique : il est trop tôt pour prospecter un nouveau virus et faire le parallèle avec l’émergence du covid. L’OMS joue la carte de la prudence et, surtout, cherche à imposer la transparence à la Chine.

Masques et gels hydroalcooliques sont à manipuler avec précautions. // Source :  Marco Verch sous Creative Commons 2.0 (photo recadrée)
L’OMS recommande aux habitants de la Chine d’user des barrières sanitaires face au pic épidémique de pneumonies. // Source : Marco Verch sous Creative Commons 2.0 (photo recadrée)

Les autorités chinoises ont mis ces cas dans le même lot que l’augmentation naturelle des infections après la levée des restrictions anti-covid. L’OMS, de son côté, estime que ce n’est pas si évident pour l’instant : « On ne sait pas si ces événements sont liés à l’augmentation générale des infections respiratoires signalée précédemment par les autorités chinoises, ou s’il s’agit d’événements distincts », explique l’organisation dans un communiqué publié le 22 novembre.

L’OMS demande notamment « des informations épidémiologiques et cliniques supplémentaires ainsi que des résultats de laboratoire concernant ces groupes de cas signalés chez les enfants (…) », soit des données sur la propagation de ces cas (nombre de personnes, tendances dans la circulation, rapidité de contamination…) et sur leurs symptômes — ainsi que le poids sur le système de santé, dans les hôpitaux.

Dans l’attente des informations complémentaires, l’OMS recommande aux habitants de la Chine de prendre des mesures pour contenir les risques de propagation des maladies respiratoires : les vaccinations, notamment, mais aussi l’isolement au foyer en cas d’infection, la distanciation physique avec les malades, le port du masque, les tests nécessaires, et les autres mesures sanitaires comme l’aération et le lavage régulier des mains.

L’OMS retient probablement la leçon des débuts du coronavirus SARS-CoV-2, où l’un des principaux problèmes épidémiologiques avait été le manque de transparence rapide sur l’émergence même d’une nouvelle maladie. Ce système a depuis été renforcé à l’international.

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