Ce n’est pas une épave comme les autres. À quelque 3 800 mètres sous les eaux, et à plusieurs kilomètres des côtes, dans l’océan de l’Atlantique Nord, on trouve ce qu’il reste du Titanic. Réputé insubmersible, ce gigantesque navire a coulé en 1912 dans une catastrophe qui a fait date et qui a donné lieu, plusieurs décennies après, au célèbre film de James Cameron.
L’épave est dorénavant un lieu d’étude, à la fois pour les archéologues et les biologistes, mais elle reste très difficilement accessible. C’est pour cette raison que, lors de sa dernière expédition en date, l’entreprise OceanGate Expeditions a embarqué les caméras les plus sophistiquées. Ils ont ainsi pu produire la meilleure vidéo à ce jour de l’épave, en qualité 8K, soit une résolution d’affichage de 8 000 pixels (le résultat est encore plus net qu’en 4K).
La vidéo a été diffusée le 31 août 2022 :
OceanGate avait déjà fait l’actualité en 2017, en lançant une expédition visant à filmer suffisamment l’épave du Titanic pour pouvoir en produire une modélisation 3D en haute définition.
À quoi sert une vidéo 8K du Titanic ?
Cette nouvelle prise de vue en 8K pourrait, selon OceanGate, venir en aide aux archéologues. Ces derniers ne peuvent pas étudier longuement le bateau directement sur place, en raison de sa profondeur. Ainsi, la vidéo fournit des éléments supplémentaires, comme l’explique Rory Golden, spécialiste du Titanic et partie prenante de l’expédition : « Nous voyons de nouveaux détails dans ces séquences. Par exemple, je n’avais jamais vu le nom du fabricant de l’ancre, Noah Hingley & Sons Ltd, sur l’ancre bâbord », relève-t-il sur le site d’OceanGate. « J’étudie l’épave depuis des décennies et j’ai effectué de nombreuses plongées, mais je ne me souviens pas avoir vu d’autres images montrant ce niveau de détail. »
Mais c’est aussi le phénomène de décomposition qui est observé, pour cette épave qui est sous les eaux depuis plus d’un siècle. « En comparant les séquences et les images de 2021, nous constatons de légers changements dans certaines zones de l’épave. » À quoi s’ajoute évidemment l’étude de la vie marine qui se développe autour et au cœur de l’épave.
Il est clair cependant que la démarche ne fait pas l’unanimité, comme l’a relevé le New York Times en relayant la vidéo, ce dimanche 4 septembre. « Je ne m’oppose pas à ce genre d’exploitation commerciale, car ils ne touchent ni n’endommagent l’épave », indique Paul F. Johnston, conservateur au National Museum of American History. « Et cela attire l’attention sur le monde sous-marin et sur les épaves en général, mais à mon avis, il n’y a pas tellement de choses à apprendre du Titanic que nous ne sachions déjà. »
Même son de cloche chez Don Lynch, historien de la Titanic Historical Society : « Plus ils filment, plus nous découvrirons probablement des choses que nous n’avions pas vues auparavant, ou quelque chose comme ça », indique-t-il au New York Times, en posant une nuance toutefois : « Mais je ne peux pas dire qu’il y ait eu quoi que ce soit qui puisse être une véritable découverte maintenant. C’est juste incroyable de voir avec une telle clarté. »
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