Le télescope spatial James Webb a peut-être observé une galaxie extrêmement ancienne. Il pourrait bien s’agir de la plus lointaine galaxie jamais vue par l’humanité. Ce résultat reste cependant à confirmer.

Après six mois de mise en service, la véritable mission du télescope James Webb a commencé, avec les premières images prises par cet observatoire spatial. À peine une semaine après la présentation de ces clichés, James Webb a peut-être déjà détrôné un record astronomique : il aurait observé la plus vieille lumière provenant d’une galaxie jamais vue par l’humanité.

L’information a d’abord été relayée le 20 juillet 2022 par le média NewScientist. Puis, c’est un étudiant diplômé en astronomie à l’université de Harvard, Rohan Naidu, qui a présenté ses travaux sur Twitter le lendemain. Il précise avoir travaillé sur deux galaxies, qui « repoussent potentiellement notre frontière cosmique à environ 300 millions d’années seulement après le Big Bang ». Il est important de noter que son étude n’est pour l’instant qu’à l’étape de prépublication, ce qui signifie qu’elle n’a pas été validée par d’autres scientifiques. Ses conclusions sont donc à prendre avec des précautions.

Une lumière qui aurait mis 13,4 milliards d’années à nous atteindre

Néanmoins, un certain enthousiasme pour cette possible trouvaille est palpable dans la communauté scientifique, notamment autour d’une de ces deux galaxies candidates, celle baptisée GLASS-z13. « Le JWST a potentiellement battu des records, repérant une galaxie qui existait lorsque l’Univers n’avait que 300 millions d’années », a ainsi rapidement commenté James O’Donoghue, planétologue et membre de la Jaxa (agence spatiale japonaise). Si la découverte de Rohan Naidu est confirmée, cela signifierait que la lumière de GLASS-z13 aurait mis 13,4 milliards d’années à voyager jusqu’à nous.

GLASS-z13 observée avec James Webb. // Source : Via Twitter @Rohan_Naidu (image recadrée)
GLASS-z13 observée avec James Webb. // Source : Via Twitter @Rohan_Naidu (image recadrée)

Mais la distance qui nous sépare actuellement de cette galaxie est encore plus vertigineuse : 33 milliards d’années-lumière. Cet écart est expliqué par le phénomène d’expansion de l’Univers. L’observation des galaxies donne l’impression qu’elles s’éloignent de nous. En réalité, ce ne sont pas les galaxies qui s’éloignent les unes des autres, mais l’espace lui-même qui se dilate.

Pour donner une idée de l’ampleur de cette potentielle découverte, on peut se dire que le Soleil n’existait pas encore, alors que GLASS-z13 existait telle que vue sur cette image. « En fait, il ne devait pas exister avant 9 milliards d’années », résume James O’Donoghue.

James Webb regarde encore plus loin que Hubble

La découverte permise par James Webb pourrait donc détrôner un précédent record, comme le souligne James O’Donoghue : « Hubble avait trouvé une galaxie qui existait lorsque l’univers avait environ 400 millions d’années, ce qui est à peu près aussi loin que là où Hubble pouvait voir », explique-t-il. Il s’agit de GN-z11, qui avait été identifiée comme la plus ancienne galaxie connue dans l’univers à sa découverte en 2016. Depuis, la galaxie HD1 lui avait ravi la vedette, en avril 2022.

Il reste encore à confirmer ces résultats, qui suscitent un grand enthousiasme. Même l’administrateur de la Nasa, Thomas Zuburchen, juge cela « très prometteur ». Et ce n’est peut-être qu’un début. « Les futures observations profondes du JWST pourraient permettre d’identifier des galaxies relativement brillantes à des époques beaucoup plus précoces que ce qui aurait pu être anticipé », estime Rohan Naidu dans son étude. « Il est clair que le JWST remplira sa mission de repousser la frontière cosmique jusqu’au bord du Big Bang », a-t-il ajouté sur Twitter.

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