Après avoir martelé que Six Days in Fallujah n’avait strictement rien de politique, les développeurs font machine arrière.

« Nous n’essayons pas de faire un essai politique », clamait haut et fort Peter Tamte il y a quelques semaines, à propos de Six Days in Fallujah — jeu vidéo controversé qui se déroule durant un épisode tragique de la guerre d’Irak. Depuis, ce positionnement centré sur une orientation apolitique semble avoir changé. Dans un tweet publié le 8 mars, l’éditeur Victura a tenu à clarifier la situation : finalement, il assume que Six Days in Fallujah aura bien une connotation politique.

« Nous comprenons que les événements recréés dans Six Days in Fallujah sont inséparables de la dimension politique », explique Victura. Le jeu vidéo, abandonné par Konami à la fin des années 2000, se déroule pendant la seconde bataille de Falloujah, un jalon important de la guerre d’Irak. Peter Tamte, patron de Vertigo, a d’abord mis en avant le caractère divertissant de Six Days in Fallujah. Aujourd’hui, son entreprise est prête à reconnaître la dimension politique à laquelle l’expérience ne peut échapper. 

Six Days in Fallujah // Source : Victura

Six Days in Fallujah

Source : Victura

Finalement, Six Days in Fallujah sera un jeu politique

Victura profite de sa prise de parole pour appuyer l’authenticité de son jeu vidéo. Il indique : « Les histoires de Six Days in Fallujah sont racontées durant des séquences de gameplay et des documentaires mettant en scène des militaires et des civils ayant diverses opinions sur la guerre d’Irak. En tout, 26 civils iraquiens et plusieurs douzaines de soldats ont partagé les expériences les plus difficiles de leur vie avec nous, de manière à ce que nous puissions vous les transmettre avec leurs propres mots. » 

Sur la question de l’utilisation des bombes à phosphore blanc, considérée comme un crime de guerre par l’ONU, on note aussi un léger changement : alors que Peter Tamte avait d’abord exclu leur présence, elles seront finalement documentées dans Six Days in Fallujah. En revanche, les joueuses et les joueurs ne pourront pas s’en servir — elles seront uniquement mentionnées pour le contexte. « Les segments documentés s’articuleront autour de sujets sensibles, ce qui inclut des événements et des décisions politiques ayant conduit à la bataille de Falloujah puis à ses conséquences », ajoute Victura. 

Cette petite mise au point était nécessaire pour l’avenir de Six Days in Fallujah, déjà considéré comme une production controversée. Victura espère en tout cas que le public intéressé trouvera son jeu « complexe ». En assumant un peu plus le volet politique, l’entreprise s’évite un lever de boucliers trop important. On attend maintenant de vérifier le contenu.

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