Terminator: Resistance est une preuve de plus que la saga est perdue à tout jamais.

Pour beaucoup, la saga Terminator s’est arrêtée avec le deuxième film, monument d’action, d’anticipation et d’avancées technologiques imaginé par James Cameron au début des années 90. Depuis, les films mauvais sinon médiocres se sont empilés sans jamais parvenir à refaire vivre les émotions d’antan. Et comme le Terminator, incarné par Arnold Schwarzenegger, est une véritable icône du Septième Art, le robot squelettique survit tant bien que mal au gré des suites, des reboot, des suites de reboot, des reboot de suite… Il n’est d’ailleurs pas le seul à subir ce sort : Alien et Predator en sont au même point.

Terminator: Resistance // Source : Reef Entertainment

Terminator: Resistance

Source : Reef Entertainment

En cette année 2019, Terminator tente une énième renaissance avec le long métrage baptisé Terminator: Dark Fate. Dans la foulée, l’éditeur Reef Entertainment lance, le 15 novembre 2019, le jeu vidéo Terminator: Resistance. Il prend la forme d’un jeu de tir à la première personne se déroulant pendant la Guerre du Futur, bien après le Jugement Dernier (moment où Skynet prend le pouvoir). Pourquoi pas ?

Tout plein de T-800

Terminator: Resistance nous met dans la peau de Jacob Rivers, membre de la Résistance qui lutte contre Skynet et dont l’unité a été décimée par un mystérieux infiltré (une machine qui ressemble à un homme). Partant de là, il se met en quête de survivants pour tenter de mettre fin à la guerre une bonne fois pour toutes, derrière la légende John Connor. Bref, c’est la lutte finale.

Reef Entertainment a d’abord voulu accoucher d’une intrigue fidèle à l’univers Terminator, plutôt qu’un récit complexe. Loin d’être intéressant, Jacob Rivers est en fait trimballé à droite et à gauche pour remplir des missions génériques et faire avancer la Résistance, dans un Los Angeles dépressif au possible. On ne pourra prendre à défaut la fidélité de Terminator: Resistance, qui essaie de raccrocher les wagons avec les deux premiers films (sur les voyages dans le temps et les Terminator qui ressemblent à des humains). Il y a même un peu de fan service qui traîne, dans le sillage de l’apparition d’un PNJ portant le visage de Robert Patrick (le T-1000 de Terminator 2). Et pour qui veut affronter une armée de robots, le titre en donne pour son argent.

La modélisation des T-800 est réussie

On sera un peu moins élogieux sur la partie graphique, pas aidée, il est vrai, par une direction artistique morne — et à propos –, où tous les décors se ressemblent plus ou moins (des bâtiments détruits). Si la modélisation des T-800 est réussie (encore heureux), le reste transpire le moteur poussiéreux car très daté. Il n’y a que le framerate à 60 fps — sur PlayStation 4 Pro — pour donner un semblant d’illusion. Ce qui n’empêche pas certains ralentissements intempestifs de gêner la lutte de notre héros…

Terminator: Resistance // Source : Reef Entertainment

Terminator: Resistance

Source : Reef Entertainment

L’impression de jouer à un jeu PS2

En plus d’un caractère authentique plutôt bienvenu, Terminator: Resistance s’affirme comme une expérience pétrie de bonnes volontés, hélas paralysée par des maladresses et, surtout, un gameplay d’un autre âge. On sent que les développeurs ont essayé de bien faire, sauf qu’ils ont voulu trop en mettre pour vraiment réussir leur entreprise. Crafting, composante RPG, choix dans les dialogues (avec impact sur le destin des personnages et la fin de l’histoire), quêtes secondaires, personnalisation de l’arsenal, crochetage de serrure, piratage, infiltration… À trop vouloir cocher de cases, Terminator: Resistance se révèle trop bateau pour remporter les suffrages.

C’est peu dire que la prise en main est molle, rappelant les FPS de l’ère PlayStation 2. Quand on la compare à la frénésie affichée par la concurrence d’aujourd’hui, Terminator: Resistance essuie d’énormes limites. Cela reste jouable, mais on sent un manque de peaufinage dans tous les compartiments. On donnera l’exemple du crochetage de serrure, qui recycle une vielle mécanique sans en avoir la précision. Alors on tâtonne et, souvent, c’est gagné. Le son de cloche n’est pas plus reluisant en ce qui concerne les sensations de tir. Que ce soit avec une arme classique ou un fusil plasma, on ne ressent pas grand-chose face à des ennemis qui attendent bêtement qu’on les liquide l’un après l’autre. Il y a un peu de variété chez Skynet mais le mot d’ordre reste le même : appuyer bêtement sur la gâchette.

Terminator: Resistance // Source : Reef Entertainment

Terminator: Resistance

Source : Reef Entertainment

Terminator: Resistance démarre pourtant avec cette idée que le T-800 est un adversaire difficile à terrasser compte tenu de sa résistance aux balles. Sauf que cet argument de tension est vite balayé : dès que l’on récupère un fusil plasma, les T-800 deviennent de la charpie comme les autres. Le studio Teyon aurait peut-être dû maximiser cette approche de l’homme contre la machine, comme avait su si bien le faire Creative Assembly dans Alien: Isolation (d’autant qu’on est équipé d’une vision spéciale pour surveiller les alentours).

Là, il y a ce sentiment de jouer à un sous Call of Duty sans saveur, à enchaîner des missions basiques et répétitives. Les rares décisions à prendre concernent majoritairement les tâches annexes, que l’on peut remplir ou non afin de gagner des points de compétence. On conseillera de les accepter puisque, bien sûr, la durée de vie de Terminator: Resistance ne grimpe pas bien haut (six heures à tout casser, malgré un prix standard).

Le verdict

Terminator: Resistance // Source : Reef Entertainment
3/10

Terminator: Resistance

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Si on peut reconnaître au moins une chose à Terminator: Resistance, c’est sa capacité à s’inscrire parfaitement dans la médiocrité qui touche la licence depuis l’excellent Terminator 2. Une énième preuve, s’il en fallait encore, que les robots squelettiques popularisés par James Cameron et Arnold Schwarzenegger appartiennent bel et bien au passé. 

Terminator: Resistance est un FPS qui aurait pu avoir sa chance il y a une dizaine d’années, à une époque où le genre pouvait exister grâce à un univers (ici fidèle). Mais son gameplay et ses graphismes datés le condamnent dès les premières minutes. Au générique de fin, on a l’impression d’avoir tué des centaines de robots, certes, mais de n’avoir rien accompli d’extraordinaire. Autant revoir les films de James Cameron. 

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