Une bataille judiciaire pourrait voir le jour entre la Belgique et Electronic Arts, qui tient à préserver les loot boxes dans FIFA 18 et 19. La Commission des jeux de hasard aurait saisi le parquet.

La polémique sur les « loot boxes », ces caisses de butin aléatoire que l’on peut obtenir dans les jeux vidéo en accomplissant des tâches précises ou en déboursant de l’argent, est en passe de passer par la case justice, en Belgique. D’après les informations du quotidien Nieuwsblad, le parquet bruxellois a ouvert une enquête à l’encontre de l’éditeur américain Electronic Arts.

La raison ? Le puissant studio de jeu vidéo ne tient pas à enlever les lucratives loot boxes de deux titres de sa licence phare de football, à savoir FIFA 18 et le futur FIFA 19. Constatant les réticences d’EA, la commission belge des jeux de hasard, qui s’est déjà illustrée par le passé sur ce dossier avec l’ouverture d’une enquête sur Star Wars Battlefront II et Overwatch, s’est tournée vers le parquet.

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FIFA 18.

Les loot boxes sont devenues en quelques mois particulièrement décriées par les autorités du pays. Au mois de novembre 2017, le ministre de la Justice Koen Geens déclarait que «  mixer du jeu d’argent et des jeux vidéo, spécialement pour un public jeune, est dangereux pour la santé mentale des enfants. » Quelques mois plus tard, en avril 2018, la commission des jeux de hasard s’est prononcée en faveur de leur pénalisation.

Cet avis a été rendu à la suite d’une étude comprenant l’étude de quatre jeux : Overwatch, FIFA 18, Counter-Strike : Global Offensive et Star Wars Battlefront II. Le système des trois premiers jeux a été considéré comme illicite, mais pas celui du dernier du fait de sa refonte à la suite des accusations de pay-to-win (un système favorisant les joueurs qui paient) dont le jeu avait fait l’objet lors de sa bêta.

« Les parties concernées sont appelés à mettre fin à cette pratique  »

« Les joueurs sont séduits et trompés et aucune mesure de protection en matière de jeux de hasard n’est appliquée. Maintenant qu’il est clair qu’en particulier les enfants et les personnes vulnérables sont ici exposés sans protection, les fabricants de jeux, mais aussi les parties concernées sont appelés à mettre fin à cette pratique  » avait alors déclaré Peter Naessens, le directeur de la commission.

Le verdict de l’instance administrative a depuis produit certains effets : à la mi-juillet, le studio Valve a pris la décision préventive de ne plus permettre l’accès aux loot boxes sur Counter-Strike : Global Offensive pour les joueurs et joueuses venant de Belgique. Près d’un mois plus tard, Blizzard a fait de même, cette fois pour Overwatch et Heroes of the Storm, un autre titre dans lequel les loot boxes sont proposés.

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