Lancé aux États-Unis l’été dernier, Spotify aurait pu arriver beaucoup plus rapidement outre-Atlantique. C’est ce qu’affirme l’un des investisseurs de la plate-forme musicale, Sean Parker. Selon lui, Apple s’est efforcé de contrer l’arrivée de la plate-forme suédoise, perçue comme un redoutable concurrent sur le marché de la musique en ligne.

Lancé il y a quatre ans par une petite équipe de développeurs, Spotify s’est rapidement diffusé en Europe. D’abord disponible dans une poignée de pays, dont la France, le service d’écoute de musique en ligne est aujourd’hui présent dans douze pays européens. Le lancement à l’international a en revanche nécessité plus de temps. L’aventure américaine de la plate-forme n’a ainsi débuté qu’à l’été 2011.

Divers facteurs peuvent expliquer ce retard. Les négociations avec l’industrie du disque ont par exemple traîné en longueur, les ayants droit affichant le plus grand scepticisme quant à la viabilité du modèle économique choisi par le service. Ces doutes ont pesé sur les discussions, obligeant Spotify à faire d’importantes concessions sur l’écoute gratuite.

Mais la frilosité des majors n’a pas été le seul frein entravant l’arrivée de Spotify aux États-Unis. Une autre entreprise bien connue du grand public et arborant un logo en forme de pomme croquée a vraisemblablement
?uvré pour éliminer un redoutable concurrent. C’est en tout cas ce qu’affirme l’ancien créateur de Napster, Sean Parker, aussi connu pour avoir financé Facebook à ses débuts.

L’entrepreneur américain, qui a investi dans Spotify, a expliqué lors d’une conférence organisée par le site All Things Digital que certains indices suggèrent qu’Apple a fait son possible pour empêcher le lancement de Spotify outre-Atlantique. S’il n’a pas livré beaucoup de détails sur ces indices, Sean Parker a déclaré qu’Apple a pu se sentir menacé par les activités de Spotify.

Apple est en effet très présent dans le marché de la musique aux États-Unis grâce à sa boutique de musique iTunes Store. Sa part de marché dans la vente de musique dématérialisée outre-Atlantique est plus que majoritaire, puisqu’elle est estimée autour de 70 %. Et chaque achat est frappé d’une commission de 30 % qui va directement dans la poche d’Apple.

De ce point de vue, Apple a un intérêt commercial à agir, afin d’éviter qu’une partie de sa clientèle ne parte vers un service qui propose un abonnement mensuel pour quelques dollars et un accès illimité. Surtout que l’iTunes Store rapporte beaucoup d’argent. Au premier trimestre 2011, Apple a ainsi généré 1,4 milliard de dollars de revenus en vendant sur l’iTunes Store (musique, films, applications, séries TV…).

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