The Witcher 4, actuellement en cours de développement, s’annonce comme un sacré point de départ pour CD Projekt Red. Nouveau moteur graphique (Unreal Engine 5), nouvelle héroïne (Ciri) : le futur RPG va créer une rupture, technique comme narrative, par rapport à The Witcher 3: Wild Hunt — paru il y a dix ans. Et le studio polonais a récemment endossé une ambition qui paraît invraisemblable : lancer une nouvelle trilogie en… six ans.
The Witcher 4 sortira, dans le meilleur des scénarios, en 2027. Si tel est le cas, ce qui n’est pas gagné, cela voudrait dire que The Witcher 5 et The Witcher 6 seront respectivement disponibles en 2030 et 2033. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Michał Nowakowski, co-PDG de CD Projekt Red, dans un point à destination des investisseurs, en marge de la publication du dernier bilan financier. Mais cet horizon est-il vraiment crédible ?
CD Projekt Red espère toujours lancer une nouvelle trilogie The Witcher en six ans
Michał Nowakowski pense que CD Projekt Red sera en mesure de développer trois jeux The Witcher sur un intervalle court en raison du passage à l’Unreal Engine 5, que le studio maîtrise maintenant depuis plusieurs années.
« Nous utilisons l’Unreal Engine 5 pour The Witcher 4 depuis presque quatre ans, et nous sommes très satisfaits de ce que nous avons accompli. Je pense que vous avez pu le voir de vos propres yeux avec notre démo technique diffusée dans le cadre de l’Unreal Fest il y a quelques mois, et nous sommes très heureux des résultats également », a-t-il dit. Aujourd’hui, les développeurs apprennent à l’utiliser correctement pour les besoins d’un monde ouvert.
« Je crois vraiment que les jeux devraient être lancés dans un laps de temps plus court — comme nous l’avons dit auparavant, notre objectif est de lancer la trilogie sur une fenêtre de six ans, ce qui signifie que, oui, il y aura moins de temps de développement entre The Witcher 4 et The Witcher 5, et entre The Witcher 5 et The Witcher 6, et ainsi de suite », a-t-il ajouté, dans des propos tenus à des investisseurs.
CD Projekt Red peut-il tenir les délais visés ? Cela parait ardu pour plusieurs raisons, et cela, même si plus de 400 personnes travaillent déjà sur le titre (contre entre 200 et 250 au maximum sur The Witcher 3). Les jeux vidéo, de plus en plus complexes et vastes, prennent logiquement plus de temps à être peaufinés. Les efforts pour préserver un environnement de travail sain, en évitant alors le phénomène du crunch, peuvent aussi avoir une incidence sur le rythme de développement du titre. Par ailleurs, le passif du studio ne rend pas optimiste : Cinq ans se sont écoulés entre The Witcher 3 et Cyberpunk 2077, et il y en aura au moins sept entre Cyberpunk 2077 et The Witcher 4. Un gap de trois ans entre deux opus signifierait que CD Projekt Red a réduit par deux le délai de production.
On peut aussi regarder ce qu’il se passe ailleurs. Le remake de Final Fantasy VII éclaté en trois parties ? Le premier chapitre est paru en 2020 ; le deuxième en 2024 ; et on ne sait pas encore pour le troisième (pas 2026, a priori). Et on parle d’un remake, c’est-à-dire un jeu vidéo qui n’est pas une invention totale, mais dispose d’une base sur laquelle s’appuyer.
Maintenant, il y a aussi la jurisprudence Mass Effect, dont la trilogie initiale s’est étalée de 2007 à 2012. Peut-être que CD Projekt Red veut s’inspirer de cette saga culte pour minimiser au maximum le temps d’attente pour les fans. L’intention est louable, mais c’est surtout sur l’exécution que les jeux sont désormais attendus : à la moindre cascade de bugs, c’est le bad buzz, et la firme polonaise est bien placée pour le savoir.
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