Après un premier épisode absolument remarquable et trois épisodes plus lents, pour installer l’intrigue, Pluribus passe enfin à la vitesse supérieure. Le cinquième épisode de la nouvelle création de Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad, fait basculer l’intrigue dans le mystère, avec un cliffhanger digne des spécialistes du genre (Lost, Severance…). L’épisode Petit lait, qui porte très bien son nom, nous révèle que la série pourrait être beaucoup plus complexe.
Attention, la suite de cet article contient des spoilers : arrêtez-vous si vous ne l’avez pas vu.

À la fin de l’épisode, après avoir passé plusieurs heures à enquêter sur l’étrange consommation de lait en poudre de la conscience collective, Carol ouvre un bac réfrigéré et se fige d’abord pendant plusieurs secondes. L’épisode se conclut par un cri de peur, sans que l’on sache ce que Carol a vu. Quel était le contenu du bac ?
Que consomment les survivants de la conscience collective dans leurs briques de lait ?
Petit rappel d’abord : Carol, abandonnée par le groupe qui« veut prendre ses distances avec elle », est désormais seule au monde. Elle découvre dans l’épisode, par hasard, que les poubelles de recyclage sont remplies de petites briques de lait, comme si la conscience collective ne consommait que ça.
Après une enquête pas réellement subtile (Carol remonte un peu trop facilement à la source), Carol découvre que le lait n’est pas du lait. Les nouveaux humains semblent mélanger une poudre blanche avec de l’eau, puis remplir les briques avec. Cette texture est collante et ne ressemble à rien : on sait juste qu’elle a un pH de 7,1, proche de celui de l’eau. L’enquête de Carol l’interroge elle-même sur sa propre folie : elle réalise que ses propos manquent de sens.

Dernière découverte : un entrepôt mystérieux, où la conscience collective garde des aliments. On savait que ce type d’endroit existait : les « humains » rationalisent tout, dans un effort écologique poussé à l’extrême. Mais au milieu des fruits et légumes se cache un bac mystérieux, qui fait hurler Carol. Il faudra attendre la semaine prochaine pour découvrir son contenu, dans l’épisode 6.
Des indices laissés partout depuis le second épisode
Comment se fait-il que le lait n’apparaisse que maintenant ? En réalité, depuis la transformation de l’humanité, les petites briques sont apparues à plusieurs reprises, sans que personne ne les remarque. Zosia, à l’hôpital dans l’épisode 4, en buvait une devant Carol. Mais son comportement n’avait alerté aucun téléspectateur : elle semblait juste boire normalement.

Autre indice intéressant : dans l’épisode 3, Carol rencontre les autres humains non infectés par le virus. La conscience collective leur organise un festin, mais ne mangent pas eux. Il y a même une conversation à l’époque anodine sur le végétarisme : les infectés indiquent « préférer » une alimentation végétarienne, tout en indiquant ne pas pouvoir tuer eux-mêmes. Cette scène suggère qu’ils ne mangent plus normalement, toujours dans un effort d’ultrarationalisation des ressources, et que leur végétarisme n’est pas une règle extrême.
La conscience collective boit-elle des humains ? C’est la théorie préférée des internautes
Sur Reddit et les réseaux sociaux, les débats sont très nombreux sur l’épisode 5 de Pluribus. Une théorie revient en boucle, au point que les internautes s’interrogent sur sa trop grande simplicité : les « nous » broient des humains, les mélangent à d’autres aliments et les consomment sous la forme de boissons. Une théorie qui aurait du sens : quand on rationnalise tout comme la conscience collective, pourquoi jeter des personnes pleines de ressources naturelles et vitales ?
Si cette théorie est juste, on peut imaginer que Carol est tombée sur des cadavres ou des morceaux de corps humains. Le fait que Carol mette du temps avant de crier suggère qu’il ne s’agissait pas de corps entiers : Carol n’a pas immédiatement compris ce qu’elle voyait. Certains font remarquer que le pH de 7,1 correspond notamment au cerveau, ce qui aurait du sens pour une « conscience collective » en quête de matière grise.

Autres éléments qui renforcent cette théorie : dès la fin de l’épisode 1, les contaminés ont commencé à « nettoyer » la ville en suggérant à Carol de ne pas sortir pendant les premiers jours. Ils ramassent méthodiquement les cadavres et les empilent dans des camions. Les coyotes qui tentent de déterrer le cadavre d’Helen dans l’épisode laissent aussi un indice, au même titre que les corbeaux qui amènent Carol vers la poudre. Vince Gilligan veut nous faire deviner que les « nous » sont cannibales.
Sans individualité, les « humains » perdent tout ce qui fait l’humanité. La sépulture est une des premières choses qui définit une société : les contaminés pourraient très bien en être dénués, en considérant que des protéines sont des protéines. De quoi encore plus renforcer l’hostilité de Carol à leur égard : comment peut-on faire confiance à des humains qui ne voient pas le problème en consommant d’autres humains ?
Dernier clin d’œil : l’acteur Samba Chutte, qui joue le déjà culte Koumba Diabaté, le Mauritanien qui profite de la situation, a partagé un tweet à la suite de l’épisode, avec en légende « Bon appétit à tous » et une capture issue de sa conversation avec les « nous » sur le végétarisme. Il reprendra son rôle dans l’épisode 6, avec une Carol déterminée à exposer la vérité.
À noter que Carol, qui semble avoir peu d’intérêt pour la conscience collective, n’a jamais fait l’effort de leur demander ce qu’ils mangeaient. Il est possible que le cannibalisme ne soit pas du tout un tabou pour eux et que Carol, une nouvelle fois, considère qu’une simple information est un secret. Il est difficile de savoir si Pluribus prend une trajectoire à la Lost, avec plein d’énigmes difficiles à résoudre, ou s’il s’agit d’un simple élément d’intrigue pour raconter l’inhumanité des « nous ».
Quelles sont les autres théories en ligne sur la fin de l’épisode 5 de Pluribus ?
Le cannibalisme domine largement les débats, mais d’autres théories sont partagées en ligne. Certains s’interrogent notamment sur la vraie volonté des « nous » avec Carol : ont-ils volontairement conservé des personnes non infectées pour provoquer des décès et créer de la nourriture ? Les « nous » se nourrissent-ils d’humains jusqu’à épuisement des ressources, pour ne pas jeter ? Ou en ont-ils besoin pour prospérer, ce qui suggère une inévitable culture d’humains à un moment donné ? Et donc une éventuelle piste pour « débrancher » la conscience collective ?
Autre théorie : Carol a-t-elle vu son propre corps ? Ou celui d’Helen ? Une mare de sang ? Les plus taquins s’amusent : s’agit-il du « crystal blue » de Walter White, dans Breaking Bad ?
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