S’il est bien une chose fascinante sur Internet, ce sont les médias perdus. Entre légendes urbaines et archéologie numérique, ces fragments du passé suscitent la curiosité sans fin des internautes. Vidéos disparues, jeux introuvables, émissions effacées… chacun de ces mystères alimente de véritables enquêtes communautaires, comme autant d’histoires racontées au coin d’un feu 2.0. Et quand une histoire de média perdu concerne un monument de la pop culture, c’est encore plus fascinant.
Dragon Ball Racing n’a jamais dépassé les frontières du Japon. En réalité, il n’aurait vu le jour que sur une poignée de téléphones FOMA 903i, rendant son existence presque légendaire. Même sur le Dragon Ball Wiki, pourtant tenu à jour par une communauté de fans passionnés, la page consacrée au jeu se révèle étonnamment succincte.
Dragon Ball Racing, développé et édité par rien de moins que Bandai Namco, était un jeu de kart façon Mario Kart — les Kamehameha en plus — dans lequel les joueurs pouvaient incarner la Dream Team composée de Goku, Bulma, Vegeta, Piccolo et Krillin. Malheureusement, le jeu est aujourd’hui introuvable et ne subsiste que dans sa version d’essai. Celle-ci a été conservée par 2Souls, membre de la communauté RockmanCosmo’s, spécialisée dans la préservation des jeux pour téléphones portables japonais (keitai), ces modèles emblématiques des années 1990-2000 au Japon, avant l’arrivée des smartphones.
Kamekamekart !
C’est Jordan Gerblick, journaliste pour le site Gamesradar, qui a pu jouer à cette version de Dragon Ball Racing via un véritable parcours du combattant : « Après quelques bidouillages, quatre téléchargements différents et de nombreuses traductions Google, j’ai enfin réussi à faire tourner Dragon Ball Racing sur mon PC », raconte-t-il dans un article publié le 28 octobre 2025 sur le site.
Comme seule la version d’essai du jeu a été archivée, Goku est le seul personnage jouable. Le Saiyan peut être contrôlé sur une carte inspirée de l’île de Kamé House, où l’on peut s’amuser à lancer des Kamehameha sur Bulma et voir Piccolo valser dans le décor. Courte, cette version montre toutefois le potentiel incroyable d’un jeu de course dans l’univers de Dragon Ball. Comme chez le plombier moustachu de Nintendo, les courses se déroulaient sur des circuits colorés et amusants, tirés du manga d’Akira Toriyama, avec des attaques issues de la franchise pour pimenter la course.
Cette véritable capsule temporelle, dont vous pouvez voir un morceau sur la page Bluesky de RockmanCosmo’s, a de quoi inspirer les studios d’aujourd’hui. Alors que Mario et Sonic se partagent la route, on ne peut s’empêcher d’imaginer le retour d’un jeu de course Dragon Ball moderne, prêt à leur donner un peu de fil à retordre. Quand on connaît l’amour qu’Akira Toriyama portait aux véhicules, on imagine sans peine le jeu vibrant et coloré qu’il aurait pu inspirer, peuplé d’un joli roster et d’un plaisir de jeu pur et simple.
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