Cette semaine, on vous présente un petit jeu de cartes qui, derrière son apparente simplicité, s’est imposé comme notre compagnon ludique de l’été. C’est Duel pour Cardia, une petite pépite d’ingéniosité.

C’est quoi, le jeu de cartes Duel pour Cardia ?

Soyons honnêtes d’emblée : la thématique de Duel pour Cardia tient en quelques lignes et n’a rien d’inoubliable. Mais qu’importe, car le vrai trésor du jeu réside dans sa mécanique. Minimaliste et d’une efficacité redoutable, elle condense l’esprit des plus grands classiques du genre pour livrer une expérience qui s’impose immédiatement parmi les meilleures.

Duel pour Cardia est un jeu de Faouzi Boughida et Mathieu Rivero, édité par Hans im Glück et illustré par beaucoup de monde.

🎲 Pour combien de joueurs ? Pour 2 exclusivement.

🧑‍🧑‍🧒‍🧒 À partir de quel âge ? Dès 9 ans.

⏳ Durée des parties ? Environ 15 minutes.

Comment joue-t-on à Duel pour Cardia ?

Dans Duel pour Cardia, chaque joueur démarre avec le même paquet de 16 cartes : des personnages numérotés de 1 à 16, chacun doté d’un pouvoir unique. On en pioche 5 au hasard pour former sa main de départ. Les deux joueurs disposent donc des mêmes cartes, mais pas dans le même ordre.

L’objectif est limpide : être le premier à remporter 5 duels. Le principe de base ressemble à celui de la bataille. À chaque tour, chacun choisit une carte de sa main, la pose face cachée, puis on les révèle en même temps. La plus forte l’emporte. En cas d’égalité, rien ne se passe.

Duel pour Cardia
Le joueur du haut semble bien parti… // Source : Sébastien Goetz pour Numerama

Dit comme ça, le jeu paraît presque idiot… mais c’est là que les pouvoirs entrent en scène. Car si la carte la plus puissante gagne le duel, la plus faible, quant à elle, déclenche son effet. Et ces derniers changent tout. Certains s’activent immédiatement alors que d’autres persistent toute la partie. Ils permettent de modifier la valeur d’une carte déjà jouée ou à venir, de défausser des cartes de la main de l’adversaire, de briser les égalités, voire d’arracher la victoire instantanément, etc. Des petits jetons aident à garder une trace de ces pouvoirs en cours.

À la fin du tour, chacun pioche une nouvelle carte dans son paquet, et la partie se poursuit ainsi jusqu’à la victoire. Celle-ci s’obtient de trois façons : soit en remportant son cinquième duel, soit parce que l’effet d’une carte l’impose, soit parce que l’adversaire n’a plus rien à jouer.

Duel pour Cardia
Un aperçu du matériel. // Source : Hans im Glück

Pour varier les plaisirs, la boîte propose deux ensembles complets de paquets, totalement différents. On peut jouer avec l’un, l’autre, ou même les mélanger, à condition que les deux joueurs utilisent strictement les mêmes cartes. S’ajoutent aussi 8 cartes « Lieu », qui instaurent une règle spéciale valable pour toute la partie.

Pourquoi jouer à Duel pour Cardia ?

Vous aimez les gros jeux, longs, complexes, chargés de matériel ? Passez votre chemin. Mais si au contraire vous vibrez pour les jeux minimalistes, tendus, où tout repose sur le bluff, le contre-bluff et la lecture de l’adversaire (« je sais que tu sais que je vais jouer cette carte, donc je vais en jouer une autre… ou pas »), alors Duel pour Cardia est taillé pour vous.

Duel pour Cardia
Source : Hans im Glück

Dès les premières parties, une filiation saute aux yeux : difficile de ne pas penser à BraveRats, dont il reprend l’essentiel des mécaniques en y ajoutant une dose bienvenue de complexité et de profondeur. Mais Hanamikoji et Schotten Totten ne sont jamais très loin non plus. Et la surprise, c’est que Duel pour Cardia se hisse sans peine aux côtés de ces classiques du genre.

Nous avons eu le privilège d’avoir le jeu entre les mains quelques semaines avant sa sortie… Résultat : on y a joué tout l’été. Malgré seulement 32 cartes (deux paquets de 16), la rejouabilité est bluffante. Chaque partie dure une quinzaine de minutes, mais impossible de s’arrêter à une seule. On enchaîne, on en redemande. Et pour vraiment profiter de la tension, on recommande de jouer en trois manches gagnantes : cela gomme un peu l’aléa de la pioche, mais surtout, cela permet d’entrer dans la tête de son adversaire.

Car oui, il y a une part de hasard. Mais jamais au point de pouvoir accuser la chance d’une défaite. Ici, tout se joue sur les choix : chaque carte posée compte, chaque action est lourde de conséquences. On anticipe, on devine, on tente le coup de poker. Et surtout, on bluffe. Duel pour Cardia est typiquement le genre de jeu qui prend toute sa saveur face au même adversaire, encore et encore. Les automatismes s’installent, les lectures deviennent plus fines… et c’est là que les retournements les plus savoureux apparaissent.

Quelques regrets malgré tout. Les cartes ne sont pas au format standard (type Magic ou Pokémon), compliquant la recherche de protège-cartes. Et une fois protégées, elles ne rentrent plus dans la boîte. Dommage. Les illustrations, réussies, mais trop proches les unes des autres, manquent de lisibilité : on se retrouve à relire régulièrement les effets au lieu de les identifier d’un simple regard. De petits défauts matériels qui auraient pu être évités.

Duel pour Cardia
Source : Sébastien Goetz pour Numerama

Mais ne vous y trompez pas : au-delà de ces détails, Duel pour Cardia est une pépite. Un grand jeu dans une minuscule boîte, facile à glisser partout, et capable de vous happer pendant des heures avec votre partenaire de jeu favori.

Et cerise sur le gâteau : le jeu est disponible gratuitement depuis peu sur Board Game Arena. Parfait pour se faire une idée… avant de craquer définitivement en boutique.

Vous aimerez Duel pour Cardia si vous aimez…

En bref

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