Lorsque le premier épisode de Demon Slayer arrivait sur nos écrans, en mai 2019, peu de personnes pouvaient prédire que l’anime serait un jour à ce point plébiscité par des millions de fans. C’est pourtant le cas avec la sortie imminente de Demon Slayer : La Forteresse Infinie (Partie 1).
La production d’Ufotable, censée adapter au cinéma la fin du manga éponyme, est déjà le troisième film le plus rentable de l’histoire du box-office japonais, deux mois après sa sortie. Un succès qui pourrait se répéter dans le reste du monde, et plus particulièrement en France, où la fin des aventures de Tanjiro et ses compagnons est attendue de pied ferme par les fans de la licence, et même au-delà.
Pourtant, Demon Slayer (ou Kimetsu no Yaiba) ne manque pas de détracteurs. Certains reprochent au manga une histoire assez lisse, avec peu de rebondissements. D’autres arguent que la licence est portée par sa seule animation, si exceptionnelle qu’elle masque ses facilités scénaristiques présumées. Pour autant, ces arguments ne changent rien aux faits : Demon Slayer est l’un des animes les plus populaires de la décennie. Et la hype autour du film, qui arrive en France le 17 septembre 2025, suffit à le démontrer.
Mais est-il vraiment à la hauteur des attentes ? Voici notre critique, sans spoilers, de Demon Slayer : La Forteresse Infinie. Ou Kimetsu no Yaiba: Mugen Jō-hen, pour les puristes.
Une animation vers l’infini et au-delà
C’est un fait : Demon Slayer est surtout réputé pour son animation, qui s’est bonifiée au fil de l’anime et des années. Et les premières bandes-annonces de La Forteresse Infinie mettent justement l’accent sur cela, promettant des scènes de combat qui poussent l’esthétique à un niveau rarement atteint. C’est indéniablement une promesse tenue.
Tout au long des deux heures du film, le studio Ufotable démontre ainsi tout son savoir-faire. La 3D est très présente, mais extrêmement réussie, et plus réelle que jamais. Les explosions, l’environnement ou même les katanas des piliers sont quelques exemples parmi tant d’autres du travail impressionnant supervisé par Nishiwaki Kazuki, le réalisateur 3D du film.
La chorégraphie des affrontements majeurs est une autre réussite. Les combats de Demon Slayer sont généralement géniaux dans leur entièreté, mais le climax atteint un tel niveau artistique que l’on en oublie le reste. Ce n’est pas le cas dans ce film, et c’est une très bonne chose. Chaque bataille est d’une intensité folle, du début à la fin. Et cela passe aussi bien par l’animation, que par les OST ou les performances toujours exceptionnelles des comédiens de doublage.
Le combat entre Akaza, Giyu et Tanjiro en est la plus belle démonstration. S’il est teasé dans les bandes-annonces, son niveau est tel que j’ai même regretté d’avoir fermé les yeux, le temps de quelques secondes ! Un sentiment qui confirme le délice visuel qu’est le film, capable d’attirer à lui seul quelqu’un qui n’est pas forcément un énorme fan de la licence.
Qui a dit que Demon Slayer n’avait pas de profondeur ?
Tout manga n’a pas vocation à être une œuvre philosophique du niveau de Vagabond ou de Vinland Saga, encore moins lorsqu’il s’agit d’un shonen nekketsu, comme Demon Slayer. Son but est ainsi de proposer une intrigue simple, mais captivante, notamment à travers des combats pour divertir son public. Celui qui attend La Forteresse Infinie, lui, sait précisément ce qu’il découvrira avant de prendre son billet. Il sait qu’il ne verra pas de retournements de situations dignes de L’Attaque des Titans ou de Death Note, mais qu’il suivra un scénario sublimé par l’animation.
C’est indéniable, et pourtant, je suis bien obligé d’admettre que le récit de ce premier volet de la conclusion de Demon Slayer est une vraie réussite. L’alternance entre combats et flashbacks permet de donner de la profondeur aux personnages, même si certains moments tirent un peu en longueur. Cependant, un effort a clairement été fait par rapport au manga et il mérite d’être souligné. La Forteresse Infinie parvient donc à renforcer admirablement l’aspect émotionnel et le scénario de l’œuvre qu’il adapte.
Seulement, animer des pages n’est pas suffisant pour proposer une bonne expérience. Il faut ajouter des OST, doubler les personnages et retranscrire au mieux l’esprit insufflé par l’auteur. Et c’est ce qu’Ufotable a fait à la perfection. Il est difficile d’évoquer cela sans parler du traitement d’Akaza, qui est assurément l’un des meilleurs personnages, si ce n’est le mieux écrit, de Demon Slayer. Et le film ne fait que renforcer ce fait.
Il démontre surtout que Koyoharu Gotoge est capable d’écrire des protagonistes d’une grande qualité. Une excellente nouvelle pour la suite de la saga de la Forteresse Infinie, qui devrait arriver en 2027, puis en 2029. Et au vu de ce qui a été proposé avec la première partie, nous ne sommes pas prêts.
Le verdict
Demon Slayer : La Forteresse Infinie
Voir la ficheOn a aimé
- L’animation à un niveau ahurissant
- La conclusion de certains personnages
- Des OST toujours aussi envoûtantes
On a moins aimé
- Un scénario qui reste prévisible
- Des flashbacks un poil lents
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