Hangar 13 a fait preuve d’une honnêteté assez peu courante en ce qui concerne Mafia: The Old Country — un comble, pour un jeu basé sur des malfrats. Le studio, conscient que ce nouvel opus doit laver l’affront du précédent, n’a pas voulu en faire des tonnes au moment des présentations. Un prix doux — moins de 50 € — a même été choisi par 2K Games pour bien montrer qu’il n’ira pas titiller les mastodontes du genre, à quelques mois de l’arrivée d’un certain GTA 6.
Et Mafia: The Old Country est exactement tout ce que Hangar 13 a annoncé : une expérience contenue, portée sur la narration et la réalisation. Il n’est donc pas cet immense monde ouvert où s’accumuleraient des quêtes à n’en plus finir, jusqu’à atteindre une forme d’indigestion. Mafia: The Old Country, qui se termine en une dizaine d’heures, se consomme comme une série Netflix. Il arrive d’ailleurs de poser la manette pour se délecter de cet univers inspiré de la mafia italienne du début des années 1900. À domicile, qui plus est.
Points forts
- La Sicile comme décor !
- Immersion totale (surtout avec la langue sicilienne)
- Un casting réussi
Points faibles
- Quelques couacs techniques
- Gameplay sans aucune ambition
- Les combats au couteau, quelle plaie
Mafia: The Old Country est un jeu dépaysant
Jouez avec la langue sicilienne
Pour se plonger encore plus dans la Sicile, Mafia: The Old Country offre la possibilité de jouer avec la langue locale. On vous conseille fortement de la sélectionner : immersion garantie.
Le principal atout de Mafia: The Old Country est assurément son contexte, dépaysant à souhait. Nulle question ici de se rendre dans les ruelles malfamées d’une énième ville américaine (au hasard, Chicago) : bonjour la Sicile et son atmosphère qui invite à prendre des vacances, au gré du chant des cigales, sous un soleil de plomb. Au choix, on pourra se balader sur un cheval ou dans une voiture au design d’époque (manivelle à l’avant y compris). On n’a pas l’habitude de voir de tels décors dans un jeu vidéo, et cette originalité est plutôt bienvenue.
Mafia: The Old Country est vraiment très joli
D’autant que les développeurs ont globalement soigné la réalisation. Mafia: The Old Country est vraiment très joli sur PS5 Pro, à quelques menus défauts près (des ombres moins précises, des visages pas toujours à la hauteur du côté des expressions, quelques ralentissements). Le paquet a été mis sur les détails dans les environnements, certes très figés, et les éclairages. Le tout assure une ambiance très réussie, avec une approche cinématographique pour donner toujours plus de poids à la narration. À ce sujet, les transitions fluides entre les cinématiques (avec bandes noires) et les séquences dans lesquelles on joue participent à l’immersion.

Cette forme exclusive est au service d’une histoire qui, sans révolutionner le genre, fait la part belle aux thématiques clefs (l’amour, la mort, l’honneur) et au casting impeccable (tous les personnages ont un peu d’épaisseur). Mafia: The Old Country dépeint un monde masculin où les trahisons et les violences guettent au coin de la rue, prêtes à trancher la gorge du plus honnête larbin. On assiste alors à la montée en puissance d’Enzo, ex-mineur qui deviendra l’un des hommes de main les plus fidèles — et efficaces — d’un mafioso lié à un Don. Bien sûr, Mafia: The Old Country n’oublie pas le romantisme qui pousse les hommes dans leurs retranchements.

Un gameplay sans ambition
Conduite passable
Les phases de conduite de Mafia: The Old Country virent du passable (avec des voitures lentes) au chaotiques (avec des bolides). Voire au n’importe quoi, en témoigne cette course obligatoire où on peut gagner en enchaînant les erreurs. Vous pouvez rouler mal, le jeu vous fera toujours « gagner ».
Si l’accoutrement de Mafia: The Old Country ressemble à un costume trois pièces digne d’une maison de Haute Couture, force est de reconnaître que les coutures, justement, ne sont pas si avantageuses quand on regarde de plus près. La faute à un gameplay qui manque autant de finition que d’ambition, seulement pensé pour nous faire avancer d’une cinématique à l’autre, sans jamais encourager l’exploration. On pourrait presque affirmer que Mafia: The Old Country est une expérience dans laquelle on prend plus de plaisir à regarder qu’à jouer. Il y a pourtant des choses à sauver, comme le feeling consistant des armes (bien viser se mérite) ou le chemin indiqué par des panneaux plutôt qu’une minicarte (encore un plus pour l’immersion). Mais il y a toujours un élément qui viendra gâcher les quelques bonnes sensations offertes çà et là.

Ainsi, les phases d’infiltration sont basiques au possible, en raison d’une intelligence artificielle défaillante et de l’organisation générique des terrains de cache-cache. Et on se demande d’ailleurs bien pourquoi le jeu nous demande de dissimuler les corps des gardes assommés ou tués, tant il faut vraiment le vouloir pour se faire pincer. Les séquences de tir, elles, pêchent par leur défi risible : les ennemis se contentent d’attendre ou de foncer dans le tas sans aucune réflexion, ni capacité à surprendre. Une stupidité qu’ils compensent par des dégâts élevés (même en normal). On retrouve un peu de la saga Uncharted — et ce n’est forcément un compliment sur ce point.
On déplorera aussi ces combats au corps-à-corps où seul l’usage du couteau est toléré — des combats de boss, pour simplifier au maximum. Où l’on répète sans cesse les mêmes gestes jusqu’à descendre suffisamment la barre de vie adverse. On aurait pu pardonner le manque de réalisme — un seul coup bien placé suffit à tuer, normalement — avec une meilleure proposition ludique. Toutefois, à force de voir les mêmes animations et de refaire la même chose, on se lasse, on soupire et on se languit du prochain dialogue savoureux. De ce futur échange entre deux protagonistes charismatiques.

Le gameplay de Mafia: The Old Country n’est pas un raté complet. Néanmoins, il préfère s’encombrer de mécaniques qui ne servent pas à grand-chose (exemple : aiguiser sa lame quand elle est abimée) alors qu’il a des failles sur ses bases. Elles n’empêchent pas d’apprécier le voyage, qui a d’autres atouts. Mais on ne devrait pas en garder un souvenir impérissable non plus. Un amour de vacances, en somme.
Le verdict

Mafia : The Old Country
Voir la ficheOn a aimé
- La Sicile comme décor !
- Immersion totale (surtout avec la langue sicilienne)
- Un casting réussi
On a moins aimé
- Quelques couacs techniques
- Gameplay sans aucune ambition
- Les combats au couteau, quelle plaie
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