L’Adami, qui gère les droits des artites-interprètes et milite depuis plusieurs années pour la légalisation du téléchargement en contrepartie d’une taxe sur les abonnements à Internet, redoute de voir Deezer s’imposer comme la plateforme incontournable pour écouter de la musique sur Internet en France.

ADAMI Ce lundi, Deezer lançait sa nouvelle formule réduite à 5 heures par mois d’écoute de musique gratuite. Au delà, les internautes qui le souhaitent doivent payer un abonnement illimité, ou changer de crèmerie. Une solution qui satisfait les grandes maisons de disques, mais qui ne plait pas à toute la profession. L’ADAMI, qui gère les droits des artistes-interprètes, a ainsi publié un communiqué .(pdf) qui s’interroge sur la pertinence du modèle économique promu : « Imaginez qu’on limite l’écoute de la radio à quelques heures par mois. Les ventes de disques s’en trouveraient elles dopées ?« , demande la société de gestion collective.

L’Adami, qui avait lutté pour l’adoption d’une licence globale lors du débat sur la loi DADVSI en 2005, estime que la stratégie de Deezer poussée par les majors du disque « aura pour conséquence l’avènement d’une licence globale  » privative  » contrôlée par les producteurs phonographiques« . Lesquels profitent de leur position dominante et incontournable pour imposer des conditions tarifaires et des accords privilégiés avec la plateforme.

C’est pour éviter ce risque que nous avions poussé, dès 2004, pour l’adoption d’une « licence de diffusion culturelle » dont le principal intérêt ne serait pas la légalisation du téléchargement, mais la légalisation de la diffusion des œuvres. Permettre à tous de diffuser la musique est en effet le meilleur moyen de dé-concentrer l’offre musicale, et donc de favoriser l’expression de la diversité culturelle, pour le plus grand bénéfice des auteurs. Avec des solutions comme Deezer, qui ont un quasi-monopole de fait sur la distribution musicale en ligne, les artistes sont plus que jamais dépendants des intermédiaires et des accords de promotion signés entre la plateforme et les maisons de disques.

Selon l’Adami, « il y a urgence à mettre en place une gestion collective des droits musicaux sur Internet » car « c’est le seul moyen de partager équitablement la valeur du nouveau modèle économique de la musique et de garantir une réelle diversité, artistique ET économique, sur les nouveaux médias que sont les plateformes de diffusion musicale sur internet« .


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