Trump voudrait que l’attaque Sunburst soit une nouvelle preuve qu’il a gagné les élections américaines.

Les détails de l’affaire Sunburst se dévoilent jour après jour. Sur Numerama, Cyberguerre suit avec attention les rebondissements de cette cyberattaque qui pourrait être l’une des plus importantes de l’histoire récente. Car si les éléments dont nous disposons en font déjà une affaire massive, des questions importantes restent en suspens : quelles données ont été espionnées ou volées et surtout, qui est derrière cette attaque sophistiquée ?

Trump vs Pompeo

L’enquête avançant, il semble clair que le groupe de hackers responsables de l’attaque soit affilié à un État — elle paraît trop complexe pour des individus sans les ressources d’une puissance politique. Microsoft, faisant partie des cibles, a évoqué la Russie. Le secrétaire d’État de l’administration Trump, Mike Pompeo, a abondé vendredi 18 décembre dans cette direction : « C’était un effort significatif et je pense que nous pouvons dire avec une certaine assurance que les Russes étaient derrière ce projet », a-t-il lancé dans une interview donnée au « Mark Levin Show ». Avant, évidemment, de préciser que beaucoup de données resteraient classées secret défense.

Cette attribution publique par un membre du gouvernement américain, qui a des conséquences géopolitiques que nous avons détaillées dans cet article, n’a pas plu à Donald Trump. Le président sortant des États-Unis, enfermé dans une réalité où il continue d’affirmer qu’il a gagné les élections américaines, préfère que l’affaire Sunburst lui donne des arguments pour sa narration. Sur Twitter, il a donc modéré immédiatement les propos de son secrétaire d’État, dans un jargon très trumpien, mentionnant les fake news medias qui feraient passer cette attaque pour plus qu’elle ne l’est. Donald Trump se permet de poser la question : « et si c’était la Chine ? » La suite du discours est toute trouvée : l’attaque Sunburst, qu’il nomme « Le Cyber Hack », était dirigée contre lui et a déréglé les « machines à voter », ce qui plonge les États-Unis « dans l’embarras ».

Cet enchaînement était attendu des observateurs : Trump se rattache à tout ce qu’il peut pour servir sa ligne de défense, qui dit que les élections ont été truquées afin de le faire tomber. Dans la vraie vie, les grands électeurs des États américains ont certifié la victoire de Joe Biden et Kamala Harris début décembre et le duo prendra ses fonctions à la Maison-Blanche dans un mois.


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