Les services de VTC Uber et Lyft se présentaient comme une solution à la congestion des centres-ville. Une étude les a poussé à admettre que ce n’était pas tout à fait le cas.

Uber et Lyft ont longtemps affirmé que leurs services de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) pourraient résoudre le problème des embouteillages. Une étude publiée le 6 août et repérée par The Verge a prouvé qu’il n’en était rien et que dans certaines villes, ils contribuaient même à empirer le phénomène. Les deux entreprises ont été obligées d’admettre que les résultats n’étaient pas à la hauteur de leurs espérances.

L’étude a été réalisée par Fehr & Peers, une entreprise de conseil spécialisée dans les transports. Trois expertes et un expert se sont penchés sur l’impact d’Uber et Lyft — à la demande de ces entreprises — dans les grandes villes américaines. Selon eux, Uber et Lyft y représentent jusqu’à 14 % du trafic routier.

Une recherche de course dans l'app Uber. // Source : Photo Léa Hamadi pour Numerama

Une recherche de course dans l'app Uber.

Source : Photo Léa Hamadi pour Numerama

L’étude a été menée en septembre 2018 à Boston, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Seattle et Washington DC, dans les centres-ville et banlieues. Elle montre qu’Uber et Lyft ne sont responsables que de 1 à 3 % du trafic dans les banlieues proches, mais que le cœur économique des villes est en revanche saturé de VTC. Dans celui de San Francisco par exemple, ces véhicules avec chauffeur représentent 13,4 % du trafic (chiffre calculé par rapport au nombre de miles parcourus). Ce chiffre est de 8 % à Boston, 7,2 à Washington DC. Le pourcentage augmente le week-end.

Des chiffres deux fois plus élevés que prévu

Ces chiffres vont bien au-delà des attentes des entreprises de VTC. Ils sont deux fois plus élevés que les estimations faites jusqu’à présent, raconte à The Verge Gregory Erhardt, un professeur en ingénérie civile de l’université de Kentucky.

Ils pourraient ne pas être si problématiques si les voitures étaient partagées. Mais l’étude montre que des efforts restent là aussi à faire. Les chauffeurs doivent parcourir des trajets importants pour aller chercher leurs passagers. En conséquence, ils effectuent un tiers de leurs déplacements quotidiens seuls dans leur véhicules. Entre 52 et 64 % de ces trajets se font avec un seul passager à bord.

Jusqu’à présent, Uber et Lyft niaient être coresponsables des embouteillages. Parce qu’une étude qu’ils avaient eux-mêmes commandée a prouvé le contraire, ils ont été forcés d’admettre qu’ils s’étaient trompés.  Chris Pangilinan, l’homme en charge des politiques mondiales chez Uber, a reconnu à demi-mot dans un article de blog : « bien que les VTC contribuent à accroître le phénomène de congestion, cela se fait à une échelle moindre que pour les voitures privées et le trafic commercial ».

Lyft de son côté, a expliqué sur Medium : « Nous savons que les véhicules personnels sont le plus gros facteur [de congestion], 76 % des Américains vont seuls au travail ». « Mais nous devons aussi savoir quel rôle les véhicules partagés ont pour pouvoir résoudre le problème », a indiqué Peter Day, responsable des politiques et analyste.

Janette Sadik-Khan, l’ancienne commissaire aux transports de New York, a réagi sur Twitter : « Si Uber et Lyft contribuent à la congestion, perdent des milliards et gênent le transit, on peut se demande quel problème lié au transport ils résolvent. » « Les nouvelles données montrent qu’il s’agit d’un service de taxis pratique et non pas d’une révolution comme ils l’avaient promis », ajoute-t-elle.

Outre les embouteillages, l’étude montre qu’Uber et Lyft participent aussi largement à la pollution. Sur ce point, les entreprises font quelques efforts. Uber par exemple a mis en place des programmes pour inciter ses chauffeurs à passer à la voiture électrique. Les utilisateurs sont aussi sensibilisés au sujet dans le cadre d’un projet pilote aux États-Unis.

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