La justice suédoise a décidé de relancer les poursuites pour viol contre Julian Assange. Une enquête qui pourrait être ralentie par la demande d’extradition des État-Unis.

Déjà menacé d’extradition vers les État-Unis après son arrestation en avril, Julian Assange n’est pas arrivé au bout de ses peines. Dans un communiqué de presse publié le 13 mai, le parquet suédois a annoncé la réouverture de poursuites pour viol contre le fondateur de Wikileaks. L’affaire date de 2010 mais avait été abandonnée en mai 2017. Elle ne pouvait avancer tant qu’Assange était cloîtré dans l’ambassade de l’Equateur à Londres.

Julian Assange et le ministre Ricardo Patiño en 2013. // Source : Flickr/Cancillería del Ecuador

Julian Assange et le ministre Ricardo Patiño en 2013.

Source : Flickr/Cancillería del Ecuador

Dans une annonce diffusée sur Youtube, la procureure générale adjointe Eva-Marie Personn a expliqué que la situation avait changé : « Monsieur Assange étant détenu au Royaume-Uni, les conditions sont réunies pour lancer un mandat d’arrêt européen et demander à ce qu’il soit remis à la Suède. » Selon le communiqué de presse du parquet suédois, le fondateur de Wikileaks doit rester en détention encore 25 semaines avant de pouvoir être extradé. D’ici là, Eva-Marie Personn compte « demander l’autorisation d’interroger Julian Assange. » Une rencontre qui ne pourra toutefois être organisée… qu’avec l’autorisation de l’accusé.

Un contexte qui pourrait jouer en la défaveur de la Suède

Une rencontre avec Julian Assange avant que son extradition ne soit possible pourrait être déterminante pour l’enquête de la Suède. Déjà accusé de piratage par les États-Unis, l’australien pourrait être envoyé de l’autre côté de l’Océan Atlantique pour être jugé. Les deux pays devront donc décider ensemble de l’ordre de priorité. Si les deux partis ne peuvent pas se mettre d’accord, c’est le Royaume-Uni qui choisira lequel « recevra » Assange en premier. Pour Eva-Marie Personn, « la conclusion de ce processus est impossible à prévoir  », mais l’alliance forte entre la Grande-Bretagne et les États-Unis pourrait jouer en la faveur de ce dernier.

Eva-Marie Personn, procureure générale adjointe en Suède. // Source : Youtube/Ruptly

Eva-Marie Personn, procureure générale adjointe en Suède.

Source : Youtube/Ruptly

Contrairement aux États-Unis, la Suède ne peut pas se permettre d’attendre pour juger Julian Assange. Dans ce pays, le délai de prescription pour un crime tel qu’un viol est de dix ans. Cela signifie qu’une fois ce délai passé, l’affaire sera définitivement close. La plainte datant d’août 2010, elle ne sera plus valide à partir d’août 2020. Si Julian Assange est remis aux États-Unis et que son procès dure trop longtemps, il pourrait donc ne jamais passer devant la justice suédoise.

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