Pour les États-Unis, le groupe chinois qui détient Grindr depuis quelques années représente un risque pour la sécurité nationale.

L’application de rencontre Grindr est détenue depuis 3 ans par un groupe chinois nommé Kunlun. Ce dernier voulait introduire l’entreprise en bourse. Ses plans ont finalement changé (et pas qu’un peu), a rapporté Reuters mercredi 27 mars. Parce que les États-Unis l’ont qualifié de risque pour la sécurité nationale, Kunlun cherche désormais à revendre Grindr.

Le groupe chinois rattrapé par le temps

L’application Grindr est dédiée aux personnes gays, bisexuelles, transgenre ou queers et compte plus de 4,2 millions d’utilisateurs mensuels. Le Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) l’a récemment analysée. Ce procédé consiste à évaluer les conséquences du rachat d’une entreprise américaine par une firme étrangère.

L'application Grindr // Source : Grindr

L'application Grindr

Source : Grindr

Grindr, dont le siège est situé en Californie, n’a pas passé ce test avec brio. Selon le CFIUS, Kunlun représenterait un risque pour la sécurité nationale, a appris Reuters de sources proches du dossier.

Le groupe Kunlun, connu pour détenir de nombreuses applications mobiles, notamment des jeux, détient 61,5 % de Grindr depuis 2016. En 2018, il a racheté d’autres parts. Le CEO de Grindr, Joel Simkhai, a démissionné cette même année.

L’accord du CFIUS en amont d’un rachat n’est pas obligatoire pour une entreprise. Kunlun avait choisi de s’en passer mais il s’est fait rattraper quelques années plus tard.

La protection des données personnelles en cause ?

Les raisons qui ont poussé le comité américain à rendre une telle décision sont inconnues pour le moment. Depuis que Kunlun en a eu connaissance, ses projets pour la société Grindr ont radicalement changé. Une entrée en bourse avait été envisagée en août et un dossier avait même été déposé auprès des autorités chinoises en ce sens. Aujourd’hui, Kunlun ne pense plus qu’à revendre Grindr.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les mesures favorisant le protectionnisme économique ont été renforcées. Plusieurs acquisitions ont déjà été bloquées dans le milieu des nouvelles technologies. C’était par exemple le cas pour MoneyGram, une application de transfert d’argent qui devait être rachetée par une entreprise chinoise.

En 2018, des sénateurs américains avaient envoyé une lettre ouverte à Kunlun demandant comment la vie privée des utilisateurs allait être gérée maintenant que Grindr était sous pavillon chinois. Cela faisait suite à une enquête de Buzzfeed sur d’importantes fuites de données. Comparativement, les lois américaines sont relativement strictes en la matière alors qu’en Chine, la sécurité des données est souvent jugée insuffisante.

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