En 2007, tous les députés quitteront Windows et Microsoft Office au profit de logiciels libres. L’Assemblée Nationale a en effet décidé après étude du projet d’équiper l’ensemble des postes des députés en logiciels libres. Une aide à la prise de conscience pour la révision de la loi DADVSI ?

Tous les juristes et la plupart des hommes et femmes politiques que nous croisons le disent sans hésiter : DADVSI est une mauvaise loi inapplicable et sur laquelle il faudra nécessairement revenir. La député UMP des Yvelines Christine Boutin, lors du colloque qu’elle réunissait lundi dernier, s’est par exemple dite « très surprise de voir combien le monde politique était très éloigné des enjeux que sous-tendaient la mise en place des technologies de l’information et de la communication« , lors des débats sur la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information. « Le politique a beaucoup de chemin à faire ; je souhaite qu’il prenne conscience des enjeux et les prenne en compte« , avait-elle conclu.

La bonne nouvelle, c’est que les députés seront désormais conscients de ce qu’est un logiciel libre et seront donc peut-être plus enclins à le défendre. Le Président de l’Assemblée Nationale Jean-Louis Debré, et les Questeurs de l’Assemblée ont décidé de doter les postes micro-informatiques mis à la disposition des députés de la prochaine législature de logiciels libres, nous indique-t-on par communiqué. Après les élections de 2007, les postes de tous les députés français seront équipés d’un système d’exploitation Linux, de la suite bureautique Open Office, du navigateur Internet Firefox et d’un client de messagerie libre (probablement Thunderbird). Plusieurs députés avaient saisi le Président de l’Assemblée en ce sens, ce qui avait provoqué une réflexion de la chambre parlementaire.

« L’étude a montré que les solutions libres offrent désormais des fonctionnalités adaptées aux besoins des députés et permettront de réaliser de substantielles économies en dépit de certains coûts de mise en œuvre et de formation« , annonce le communiqué, qui dément ainsi les affirmations régulières de Microsoft. Le géant de Redmond, dès qu’il se sent menacé par la pénétration du logiciel libre dans les entreprises ou la fonction publique, soulève le foulard rouge du coût de formation aux logiciels libres. Mais ces derniers étant de plus en plus intuitifs et parfois calqués sur les logiciels de Microsoft (ce qui est flagrant pour OpenOffice), les coûts deviennent aujourd’hui minimes.

L’initiative permettra peut-être aux députés de la prochaine législature de réviser la loi DADVSI en de meilleures dispositions. Lorsque Virgin viendra à nouveau faire son lobbying dans les couloirs de l’Assemblée, pour offrir aux députés des bons d’achat de musique sur sa plate-forme, ils pourront revenir vers le marchand et protester que la musique achetée ne fonctionne pas sous Linux. A moins bien sûr que d’ici là Virgin ait généralisé sa nouvelle stratégie de vente de musique au format MP3 sans DRM…

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