Un sondage réalisé par l’Ifop montre que les administrations publiques sont en progrès et investissent les questions de cybersécurité. Néanmoins, cet effort apparaît inégalement divisé entre l’État et les collectivités territoriales.

Acteurs Publics publie cette semaine un sondage, réalisé par l’Ifop pour l’Observatoire des Politiques Publiques, à destination des fonctionnaires, s’attaquant à leur sensibilisation aux questions de cybersécurité.

Rendant compte d’une prise de conscience collective, aidée par l’ANSSI et l’actualité, le sondage révèle toutefois un écart saisissant, une véritable fracture, entre l’État et les collectivités. Dans ces dernières, les fonctionnaires se montrent inquiets quant au traitement des questions de sécurité.

Paré pour la cyberdéfense ?

C’est un panel de 706 fonctionnaires venant de l’État, des collectivités et de la fonction publique hospitalière qui a été interrogé par l’Ifop afin de dresser ce portrait, tantôt rassurant, tantôt inquiétant. Car si six fonctionnaires sur dix affirment que leur organisation possède bien un programme dédié à la cybersécurité, seulement trois sur dix donnent la même réponse si l’on s’attache aux seules collectivités territoriales.

Pour 66 % des fonctionnaires en collectivités interrogés, leur administration ne possède pas de programme de sécurité, et seulement 49 % d’entre eux estiment que leur organisation a correctement évalué l’importance des enjeux de cybersécurité. Pour ces employés des services publics, leurs organisations sont en retard.

Plusieurs femmes ont été harcelées. // Source : Wocintech

Plusieurs femmes ont été harcelées.

Source : Wocintech

Les fonctionnaires interrogés par l’Ifop placent le budget, puis le manque de personnes qualifiées, comme premier et second obstacle à la mise en place d’une politique crédible de cybersécurité. Ils sont en effet 40 % à noter que la restriction budgétaire est la première cause du mauvais développement de telles politiques.

Collectivités territoriales, les maillons faibles ?

En outre, la fracture qui divise les collectivités locales et les autres administrations se fait toujours plus nette lorsque l’on interroge les fonctionnaires sur la possibilité pour leur organisation de détecter et contrer une attaque. Au total, 53 % des personnes interrogées estiment leur organisation en mesure d’identifier une cyberattaque. Mais ce nombre chute pour les fonctionnaires territoriaux : ils ne sont plus que 37 % à se montrer confiants.

Au fil de l’étude, l’influence du travail de l’ANSSI sur les esprits et les politiques menées est sensible. En effet, plus que jamais les sondés se montrent non seulement avertis, mais également investis sur le sujet et ils sont nombreux à reconnaître les efforts conduits. Toutefois, si le secteur public semble en meilleure posture que le privé, la fracture entre les politiques des administrations de l’État et les collectivités territoriales est saisissante.

Il apparaît que ces dernières sont inégalement armées face aux risques, pourtant pas moins importants pour les collectivités territoriales que pour les administrations centralisées. À titre d’exemple, l‘Ukraine a souffert des maillons faibles que peuvent être les administrations décentralisées lors des attaques récentes sur son territoire. Leur importance aux yeux des citoyens et leur rôle dans le traitement des données publiques en fait des cibles pas moins importantes pour d’éventuels cyberattaquants.

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