Le chiffrement fort des communications électroniques va-t-il bientôt être amoindri au nom de la lutte anti-terroriste ? Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait plaidé pour des mesures contre les géants du net qui, selon lui, refusent « de communiquer leurs clés de chiffrement ou leurs accès aux contenus au motif qu’ils ont garanti contractuellement à leurs clients que leurs communications étaient protégées ».
La sortie du candidat d’En Marche avait à l’époque provoqué une levée de boucliers et déclenché une salve de critiques, à tel point que son équipe de campagne avait été obligée de sortir un communiqué de rétropédalage et d’affirmer qu’il n’était pas question de « porter atteinte aux principes de fonctionnement des méthodes de communication moderne basées sur le chiffrement ».
Las ! En recevant son homologue britannique, Emmanuel Macron a de nouveau fait froncer les sourcils de nombre d’observateurs. Il a été question de « permettre l’accès au contenu chiffré » parce qu’il « doit exister une possibilité d’accès au contenu des communications » quand ces technologies sont utilisées par des criminels. Mais, était-il ajouté, pas question de portes dérobées ou d’interdiction du chiffrement.
C’est dans ce contexte de relative incertitude quant au devenir de certains principes relatifs au chiffrement que la Quadrature du Net vient de lancer ce mercredi 6 décembre un appel au gouvernement, en s’adressant à Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au numérique, mais aussi à la représentation nationale, à travers une requête adressée au député Cédric Villani.
L’association leur demande de « prendre publiquement position sur le chiffrement de bout en bout face aux positions de l’administration française » et, de par leur activité passé (l’un a été le président du Conseil national du numérique, l’autre est un illustre mathématicien, lauréat de la Médaille Fields et qui a préfacé un ouvrage sur le sujet), « ramener un peu de sens » dans le débat.
Nous n’avons pas connaissance de propos publics tenus ou écrits par Cédric Villani au sujet du chiffrement. En revanche, Mounir Mahjoubi, de par son rôle de président du Conseil national du numérique, s’est exprimé à quelques reprises. On se souvient par exemple de la tribune dans laquelle il s’alarmait des « solutions de facilité » et des « conséquences graves et non anticipées ».
Plus précisément, dans un entretien à La Croix, il expliquait que « le chiffrement est en effet un élément vital » et « essentiel » pour la sécurité, pour la protection de la vie privée, l’exercice de certaines libertés et l’économie. « Limiter le chiffrement reviendrait donc à mettre en danger une grande majorité d’utilisateurs», ajoutait-il, avant d’appeler à se « montrer vigilant ».
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