Les forces de l’ordre sont parvenues à neutraliser un réseau de pornographie juvénile qui sévissait sur Tor et WhatsApp. Des arrestations ont eu lieu en Europe et en Amérique du Sud.

C’est un beau succès que viennent d’enregistrer les forces de l’ordre. Dans le cadre de l’opération « Tantalio », la police de plusieurs pays dans le monde a procédé à un vaste coup de filet dans le milieu de la pédopornographie, en interpellant pas moins de 39 individus dans une quinzaine d’États d’Amérique du Sud et d’Europe. L’ensemble du réseau de pornographie juvénile a été démantelé.

Dans cette affaire, tout a commencé en juin 2016 avec une enquête de la police espagnole sur des sites uniquement accessibles par le réseau Tor, dont la principale fonction est de masquer la vraie adresse IP de l’internaute — qui est en gros la plaque d’immatriculation de son ordinateur sur le réseau — en faisant transiter sa connexion par une succession de nœuds, de façon à camoufler sa vraie position géographique.

De Tor à WhatsApp

Les policiers ont concentré leurs efforts sur un forum où les participants publiaient des contenus pédopornographiques. À partir de là, soutenus par Europol et Interpol, les enquêteurs ont pu relier les membres de cette communauté à des comptes sur la célèbre application de messagerie WhatsApp, qui permet de chiffrer de bout en bout ses communications.

« Les enquêteurs ont mis au jour des liens reliant ces utilisateurs vers des groupes privés sur WhatsApp. Au total, 25 groupes, uniquement accessibles sur invitation, font actuellement l’objet d’une enquête », écrit Europol. Ces groupes identifiés, les policiers « ont tracé les numéros de téléphone utilisés pour identifier les individus impliqués ainsi que ceux soupçonnés de produire ces contenus », ajoute Interpol.

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CC Alok Sharma

Les forces de l’ordre ont alors découvert des « centaines d’images et de vidéos », explique Interpol, tandis qu’Europol mentionne la saisie de centaines d’appareils contenant en tout plusieurs téraoctets de matériel d’exploitation sexuelle pour enfants, dans le cadre d’une série de perquisitions dans les pays concernés — dont l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie pour l’Europe.

« Les criminels continueront d’exploiter de nouvelles technologies pour partager des photos et des vidéos de pornographie juvénile tout autour du monde en appuyant sur un simple bouton. Mais des actions comme l’opération Tantalio envoie un message fort : la police tout autour du monde reste unie dans ses efforts pour identifier, localiser et traduire en justice pour s’engager ou bénéficier de ces crimes odieux », a lancé le coordonnateur des opérations des crimes contre les enfants d’Interpol, Bjorn Sellstrom.

L’usage de Tor et de WhatsApp n’a pas empêché la police d’agir

Rob Wainwright est sur la même longueur d’onde. « Ces délinquants repoussent les limites des technologies modernes pour essayer d’éviter d’être attrapés par les forces de l’ordre. Cette affaire est un excellent exemple de coopération internationale en matière en matière d’enquête. […] Nous devons continuer à combiner nos ressources et compétences pour faire face à cette menace pour nos enfants et traduire ces délinquants en justice », a commenté le directeur d’Europol.

L’affaire montre également que les polices sont loin d’être démunies face à certains outils qui permettent d’augmenter son niveau d’anonymat. En effet, malgré l’utilisation du réseau Tor et de l’application WhatsApp, le premier permettant de brouiller les pistes en utilisant une autre position géographique et le second offrant des options de chiffrement, les forces de l’ordre ont pu appréhender de nombreux suspects.

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