Ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Sylvia Pinel avait menacé en 2009 de porter plainte contre un site internet qui avait raconté par le menu son activité parlementaire. Une tentative d’intimidation qui n’avait pas porté ses fruits.

Elle est l’une des figures les moins remarquées du nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Presque personne ne la connaît. A 34 ans, Sylvia Pinel a été nommée ministre déléguée chargée de l’artisanat, du commerce et du tourisme, auprès d’Arnaud Montebourg. Elle succède ainsi à un Frédéric Lefebvre beaucoup plus médiatique.

Si rares sont ceux qui connaissent Sylvia Pinel, c’est peut-être parce que son activité parlementaire n’a pas été des plus chargées. C’est d’ailleurs pour l’avoir fait remarquer en 2009 que les animateurs du site DeputesGodillots.info avaient été menacés d’une plainte pénale par celle qui était alors députée. Le site avait décrit ce que faisait l’élue dans l’hémicycle, en racontant ce qu’ils voyaient.

« Vote avec son groupe sans prêter attention, oublie parfois même de voter », « 22H00 – Traite son courrier » ; « 22H50 – Tape un long SMS sur l’un de ses deux téléphones portables », « 23H10 – Retour en hémicycle, s’occupe à nouveau de son courrier et de ses textos », « 01H30 – Ecrit un dernier texto« … Le tout illustré de photographies paraissait montrer une Sylvia Pinel assoupie, ou plongée dans des lectures.

A l’époque, la députée n’avait pas apprécié du tout que DéputésGodillots dépeigne ainsi une forme de tourisme parlementaire, peu agréable pour celle qui allait devenir ministre du tourisme.

Alors qu’ils ne faisaient que rapporter ce qu’ils constataient à l’hémicycle, dans une forme de compte-rendu citoyen, Sylvia Pinel avait envoyé une mise en demeure aux auteurs du site (créateurs ensuite de l’excellent NosDeputes.fr) pour qu’ils retirent ce qu’elle estimait être des commentaires injurieux, de la diffamation, une violation du droit à l’image et même une violation de son droit à la vie privée (sic).

Elle demandait le retrait de la page qui lui était consacrée, sous peine de poursuites en justice avec le risque d’amendes pouvant aller jusqu’à 100 000 euros.

DéputésGodillots n’a jamais cédé aux pressions, et la ministre n’a jamais déposé sa plainte.


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