Maintenant qu’elle a réuni plus de 100 000 signatures de citoyens américains en 30 jours, la pétition demandant à Barack Obama d’alléger la peine de Chelsea Manning va recevoir une réponse officielle de la Maison Blanche d’ici deux mois.

We the People est une procédure numérique qui permet aux citoyens américains d’interpeller le président américain sur une question donnée dès lors qu’une pétition déposée sur le site de la Maison Blanche réunit plus de 100 000 signatures citoyennes en 30 jours.

La pétition du 14 novembre , soutenue par l’Union américaine pour les libertés civiles américaines et des associations LGBT pour offrir une réduction de peine à la lanceuse d’alerte Chelsea Meaning a franchi cette étape avant la fin du temps imparti. L’appel, qui prend fin le mercredi 14 décembre a déjà récolté, ce lundi, plus de 109 000 signatures de citoyens. La Maison Blanche devra donc impérativement répondre à cette demande citoyenne d’ici deux mois.

Libérez Manning

Le texte demande au président Obama de réduire la peine de la lanceuse d’alerte, incarcérée depuis 2010 et condamnée, trois ans plus tard, à plus de 35 ans de prison pour avoir dévoilé à WikiLeaks des documents secrets de l’armée américaine.

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Ses défenseurs critiquent le traitement inhumain qui a été infligé jusque-là à la prisonnière Manning. Cette dernière aura par exemple passé un total de 11 mois en isolement avant son procès, et elle continue de subir de lourdes sanctions de l’institution pénitentiaire militaire après ses deux tentatives de suicide.

Ses 35 années de détention sont un record historique pour les lanceurs d’alerte

Les responsables de la pétition soulignent la peine record infligée à Mme Manning. Les 35 années de détention décidées par le tribunal militaire dépassent en effet de loin toutes les condamnations jamais infligées à des lanceurs d’alerte.

Alors que son état de santé inquiète toujours autant, et que son centre pénitencier ne parvient pas à stabiliser l’état émotionnel de la prisonnière, cette demande cherche à renégocier une peine moins longue, et espérons, plus humaine pour une femme qui a déjà enduré des traitements et des épreuves qui dépassent l’entendement. Son compte officiel s’est fendu d’un tweet de remerciement dès le 11 décembre :

Les associations de soutien de la prisonnière estiment que les 6 années d’incarcération déjà subies par la prisonnière devraient inciter la Maison Blanche à la clémence.

Un traitement humain ?

Les avocats de Mme Manning avaient recouru à une pétition pour demander au centre pénitencier d’accorder à la prisonnière un traitement médical et psychologique adapté à ces troubles du genre. Mais pour le moment, le médecin militaire de la prisonnière n’a toujours pas accepté de considérer Chelsea — anciennement connue sous le nom de Bradley Manning — comme une femme dans les registres militaires.

Dans une lettre, Chelsea Manning exprimait son souhait d’être libérée de son centre pénitencier militaire : « Je ne demande pas à être graciée. Je sais que je ne pourrai jamais échapper aux conséquences de ma condamnation. La seule réparation que je demande est d’être libérée de la prison militaire après y avoir purgé six ans d’isolement alors que je n’ai jamais souhaité mettre en danger les intérêts des États-Unis ou de ses militaires. »

U.S. Army Private First Class Bradley Manning, the U.S. soldier convicted of giving classified state documents to WikiLeaks, is pictured dressed as a woman in this 2010 photograph obtained on August 14, 2013. Lawyers for Manning sought to show during a sentencing hearing on Tuesday that the Army ignored his mental health problems and bizarre behavior. Manning's violent outbursts and his emailing a supervisor this photo of himself in a dress and blond wig with the caption "This is my problem" were signs the gay soldier should not have a job as an intelligence analyst, defense attorney David Coombs told the court-martial. REUTERS/U.S. Army/Handout (UNITED STATES - Tags: POLITICS MILITARY CRIME LAW TPX IMAGES OF THE DAY) ATTENTION EDITORS – THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS PICTURE IS DISTRIBUTED EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS - RTX12LI7

Chelsea Manning

Le président Obama ne dispose néanmoins plus que 39 jours pour faire connaître sa décision. Sinon, celle-ci devra être rendue publique par l’administration Trump avant la fin du délai contraignant de deux mois.

Les soutiens de Manning espèrent que l’administration Obama fera preuve de clémence pendant ses derniers jours de mandat.

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