Le retour du Parti pirate dans l’arène politique n’aura pas lieu en 2011. La formation, qui comptait participer aux élections cantonales, a finalement jeté l’éponge. Des difficultés financières et matérielles sont venues compliquer la tâche du Parti pirate, qui vise désormais les élections législatives de 2012.

C’est forcément une déception pour tous les sympathisants du Parti pirate français, comme pour le mouvement lui-même. Alors que le premier tour des élections cantonales 2011 aura lieu le 20 mars prochain, la jeune formation politique ne présentera finalement aucun candidat dans les cantons appelés à voter pour élire de nouveaux conseillers généraux.

Plusieurs difficultés matérielles et financières sont venues compliquer la tâche du Parti pirate depuis novembre dernier, date à laquelle le mouvement a annoncé son intention de participer aux élections cantonales. Le seuil des 5 % des suffrages exprimés tout d’abord, qui agit comme un véritable filtre politique. En dessous de ce palier, les frais de campagne ne sont pas remboursés par l’État.

La question de la parité ensuite, qui est très compliquée à respecter pour une structure réduite comme le Parti pirate. « Il est obligatoire pour l’élection cantonale de présenter les candidatures par couple – titulaire et suppléant(e) de deux personnes de sexes opposés » explique le mouvement. Ce décalage entre hommes et femmes en politique se retrouve aussi dans les principaux partis de France, guère exemplaires.

D’autres éléments entrent sans doute en ligne de compte. L’idéologie de la formation politique, à savoir les libertés individuelles dans la sphère du numérique et la réforme de la propriété intellectuelle, souffre peut-être d’un manque de visibilité à l’échelle locale et nationale, à l’heure où les Français sont légitimement préoccupés par d’autres problèmes.

En conséquence, le Parti pirate n’a déposé aucun dossier de candidature malgré « quelques couples de candidats motivés« . Sans mandataire financier, sans directeur de campagne et surtout sans le soutien des internautes et des sympathisants eux-mêmes, la campagne des cantonales aurait été un terrible échec. Un manque de motivation que déplore justement le parti.

« Lorsque nous lisons les commentaires dans toute la blogosphère sur ce qui se passe en politique, notamment autour du numérique, nous sommes confortés dans notre idée que nous représentons ou défendons les idées de beaucoup. Mais lorsque nous lançons un appel aux volontaires pour être candidats, ou pour aider à diverses tâches, peu d’internautes répondent véritablement présents« .

Malgré l’échec du Parti pirate lors de l’élection législative partielle des Yvelines en 2010, ne réitérant pas la performance étonnante de 2009, des initiatives avaient été lancées depuis. L’une d’entre elles fut la publication d’une saisine constitutionnelle sous licence libre contre la loi Loppsi. Elle a, à l’heure où nous écrivons ces lignes, été soutenue par plus de 7 000 internautes dans le cadre d’une pétition.

L’absence du Parti pirate aux élections cantonales ne signifie pas la sortie du mouvement du champ politique. La formation met désormais le cap sur les élections législatives de 2012, qui se tiendront la même année que l’élection présidentielle. La dynamique autour de cet évènement pourrait jouer en faveur du Parti pirate en mobilisant ses forces pour la bataille.

Si le Parti pirate obtient au moins 1 % des suffrages dans 50 circonscriptions ou plus, il pourrait bénéficier du financement public nécessaire à la création d’un avenir politique.

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