Le gouvernement défend le droit des musées d’interdire à leurs visiteurs de prendre des photographies, en expliquant que la plupart des oeuvres (mais pas toutes) des musées nationaux sont déjà accessibles sur Internet.

Comme un nombre croissant de musées en France et en Europe, le musée d’Orsay a décidé de mettre en place une interdiction générale de prendre des photographies de l’ensemble des œuvres d’art présentées, que ce soit les tableaux ou les peintures. Officiellement, l’objectif de l’établissement est d’assurer une meilleure conservation des œuvres abimées par l’utilisation de flashs, et de fluidifier la circulation devant les œuvres où s’accumulent les photographes en herbe. Mais officieusement, il s’agit surtout pour les musées de s’assurer des recettes par la vente de souvenirs et de reproductions, que l’on achète plus facilement lorsque l’on n’a pas pu soit-même fixer ses propres souvenirs sur carte mémoire. Mais auxquels on renonce lorsque l’on n’a pas les moyens de s’offrir le livre catalogue du musée.

Dans une question posée en juin 2010 et plusieurs fois renouvelée, le député UMP Patrick Beaudouin a demandé au ministère de la Culture « quelles mesures il entend prendre à l’égard de ces interdictions, susceptibles d’aller à l’encontre de l’objectif de démocratisation culturelle« . La réponse du ministère est simple : rien.

« L’interdiction de photographier ne paraît pas aller contre le principe de rendre les collections accessibles au public le plus large lorsque des images numériques des œuvres, généralement en basse définition mais de bien meilleure qualité que celles issues de la plupart des appareils photographiques, sont facilement accessibles sur Internet« , argumente la rue de Valois.

Le ministère assure mener « une politique volontariste visant à encourager la numérisation des collections et leur diffusion sur Internet« , et rappelle que de nombreuses œuvres du musée d’Orsay sont consultables gratuitement dans la base Joconde du ministère, et sur l’agence photographique de la Réunion des musées nationaux. C’est vrai, mais la qualité des numérisations de la première laisse vraiment à désirer, tandis que les reproductions visibles sur le site de l’agence de la RMN ne sont accessibles que par moteur de recherche, ce qui rend la navigation difficile. De plus, ses clichés destinés à la vente sont eux-mêmes protégés par un droit d’auteur qui interdit leur rediffusion, y compris sur les œuvres pourtant passées dans le domaine public. Une problématique que l’on a déjà rencontrée au sujet de Google Art Project.

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